Seul Dieu peut donner Dieu
« Deux et deux qui font quatre, moins les amortissements sur 5 ans, plus deux créances en attentes, sans oublier la potentiel variation de l’inflation : lè bon ! On peut se lancer ! » Principe de prudence par excellence, avant de se lancer dans une entreprise aussi grande que de construire une tour (ou une route au-dessus de l’océan…) on s’assure d’en avoir les moyens matériels, humains et financiers. De même, si l’on se met en marche contre un ennemi (slave ou non…) on évalue les forces en présence.
Le Christ nous invite en ce dimanche à considérer notre vie de la même manière. Il nous demande d’être de bons chefs de travaux et de bons généraux dans nos décisions, de faire preuve de prudence et de sagacité. Autrement dit, de s’assurer que nous avons des ressources adéquates et en quantité suffisante. Notre vie chrétienne ressemble à la construction d’une tour qui nous élève vers le ciel, tout en étant un combat contre ceux qui veulent nous en empêcher. Une construction accompagnée d’une défense : une tour et une bataille. Seulement en ce jour le Seigneur ne nous enseigne pas comment construire ni combattre, il nous demande de nous assoir et de faire nos comptes de matériels et de soldats.
La chose est à présent claire, vous voilà bien assis, faisons nos comptes. En lisant attentivement ce passage d’évangile, il persiste tout de même une difficulté. Quel est le rapport entre ces images de construction et de bataille et le fait de préférer Dieu à sa propre famille et de renoncer à ses biens. Parce que le Christ lui fait un lien direct entre les deux. Après avoir terminé d’exposer la deuxième comparaison, celle de l’armé bien en ordre, il continue : « Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. » Il établit donc un lien logique entre compter son matériel et ses soldats et renoncer à tous ses biens. Avouez que ce lien ne saute pas aux yeux. Dans l’image il s’agit de connaître ce que l’on possède et dans le conseil, déduit de l’image elle-même, il s’agit de se défaire de ce que l’on possède…
Le livre de la Sagesse dans notre première lecture, nous mets sur la piste pour trouver une réponse : « Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ? Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? Les réflexions des mortels sont incertaines, et nos pensées, instables… » Il s’agit d’agir avec prudence…Nous ne pouvons connaître les volontés divines, donc Dieu, de nous-même. Le sage ajoute même : « Nous avons peine à nous représenter ce qui est sur terre, et nous trouvons avec effort ce qui est à notre portée ; ce qui est dans les cieux, qui donc l’a découvert ? »
Si je veux correctement bâtir ma tour, il ne faut pas que je me trompe de matériel…et le Seigneur nous met en garde. Le fondement de notre vie ne peut être autre chose que Lui-même, car Il en est aussi le but. Le but de toute notre vie c’est de le voir, lui, le seul Vrai Bien. Or, la Sagesse nous rappel, qu’il n’y a que Dieu qui peut donner Dieu. Aucune créature, aucune invention d’une créature ne peut faire cela. Dieu se sert d’intermédiaires, certes, et c’est même la manière habituelle qu’il a d’agir. Mais il s’agit pour nous de ne pas confondre moyens (intermédiaires) et but. Si je perds de vue la finalité ultime de ma construction ou de ma bataille, je ne terminerais pas mon chantier ni ne remporterai la victoire. Renoncer à ses biens est la première condition pour se lancer dans la construction. Faisons-on nos comptes…Le verbe traduit ici par « renoncer », signifie également « s’éloigner ». Il s’agit donc t’établir une saine distance avec ses biens, distance qui me permet de remettre chaque chose à sa juste place, chaque relation, chaque possession, prend son sens parce qu’elle est vue en fonction de la finalité qui est Dieu lui-même. Parce que si je cherche vraiment Dieu, nul autre que lui me le fera trouver. « Renoncer » c’est reconsidérer chaque partie de sa vie en fonction du plan de construction ou de bataille. Car comme le dit le Psaume : « Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain ». Et donc faire ses comptes, chercher les bonnes ressources et en quantité suffisantes, c’est renoncer à ses biens. C’est comprendre que mes biens ne peuvent être la finalité ultime de ma vie. Car je ne peux construire de manière vraiment pérenne avec les biens de la terre, je ne ferai qu’entasser du fini sur du fini. Alors que si je mets Dieu dès la fondation, ma tour s’élèvera à hauteur divine, c’est-à-dire à l’infinie !
Rendons grâce à Dieu qui nous a donner le moyen de le connaître et qui nous le fait savoir ! Et demandons à son Esprit Saint qu’il nous soutienne afin que nous puissions rechercher et reconnaître les justes ressources dont nous avons besoins pour combattre nos ennemis et nous élever vers Lui.
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