Saint Hyacinthe est habituellement représenté par l’iconographie dans son bel habit noir et blanc des dominicains, mais aussi portant une statue de la Vierge Marie sur une épaule et le Saint Sacrement sur l’autre.
C’est qu’un jour où il se trouvait au couvent de Kiev, la ville a été attaquée par les terribles envahisseurs tartares. Des barbares sans foi ni loi, venus de l’est et qui détruisaient tout sur leur passage. Ils avaient mis le feu à l’église qui était sur le point de s’écrouler.
Et voilà que le cœur de Hyacinthe bondit. Non pas de peur pour sa propre vie, mais de zèle et d’amour pour la Sainte Vierge et Jésus Eucharistie. Il entre dans l’église, et, au péril de sa vie, il embarque la statue de la Vierge sur son épaule. Énorme statue, beaucoup plus lourde que ce qu’un homme peut porter. Puis, se dirigeant vers le tabernacle, il prend le temps de faire la génuflexion pour saluer le roi des rois et Seigneur des Seigneurs, et toujours entouré de flammes et de crépitements assourdissants, il sort de l’église au moment même où s’effondrait la voute.
Tout s’écroule. Tout se désagrège. Hyacinthe ne pense qu’à son Seigneur. Attitude idiote pour ceux qui ne comprennent pas de quoi il s’agit. Mais pour nous qui avons la foi, nous savons que le plus important ne sont pas les murs d’une église qui tient debout. Le plus important n’est pas la paix d’un monde sans Dieu. Nous, nous savons où est notre trésor et c’est là que nous laissons notre cœur nous porter. Notre trésor ce n’est pas la tranquillité, mais c’est la présence de Jésus dans nos vies.
Le monde peut s’écrouler, mais nous avons Jésus dans son Eucharistie. La terre peut prendre feu, mais nous avons une mère qui veille sur nous.
Ce qui était vrai au XIII siècle où a vécu saint Hyacinthe est tout aussi vrai aujourd’hui. Kiev subit la guerre, les forêts françaises brûlent…, nous sommes témoins d’un monde qui ne sait plus vivre. Et nous sommes en grand danger. Ceux qui ont des yeux pour voir voient. Et ceux qui ont la foi pour croire se jettent au milieu du danger pour aller y rencontrer le Christ qui les attend. Le chrétien qui a cette espérance et cet amour pour Marie et Jésus dans son Eucharistie peut paraître fou aux yeux du monde. Mais comme Hyacinthe, il n’est pas fou, il est saint. Il vit de la grande espérance que Dieu habite notre monde de misère et il prend tous les dangers pour aller puiser la vie là où elle se trouve.
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