Professer sa foi, une mission !
12 -ème Dimanche TO Profession de foi à la cathédrale de Saint Denis

Chers jeunes du catéchisme, vous allez faire et recevoir quelque chose dans quelques instants. Vous allez dire devant toute cette assemblée, très bienveillante, votre foi en Dieu. Et vous allez recevoir une mission, proclamer cette même foi en dehors de cette église, face à des personnes qui ne seront pas toujours aussi bienveillantes que ceux qui sont autour de vous en ce jour.
Vous l’avez tous entendu dans l’évangile, Jésus nous demande de parler de lui aux autres. Ce n’est pas tellement une option : « si tu veux, tu peux le dire », c’est plutôt une requête, sur fond d’ordre : « parle de moi aux autres ! ». C’est même étonnant, mais le Christ dit qu’il a parlé dans « les ténèbres », autrement dit, à couvert, pas en plein jour, et il nous demande de le faire, nous, en plein jour, autrement dit : publiquement. Le Christ a commencé le travail, et il nous demande de le terminer. En réalité, Jésus à fait toute l’œuvre du salut, il est mort pour nous sur la croix et il est ressuscité le troisième jour, mais l’annonce du salut au monde, ça c’est notre job, pas le sien. Il a fait sa part, il nous demande de faire la nôtre ! C’est légitime, et en plus c’est gratifiant pour nous. Le Seigneur nous prend au sérieux, nous ne sommes pas des pantins sans raison, nous sommes des êtres libres et intelligents qui participons à une œuvre. C’est comme pour la création. Tout notre travail continue l’œuvre de Création initié par Dieu. Et bien, annoncer l’Evangile, c’est continuer l’œuvre de rédemption commencée par le Christ.
Alors n’ayons pas peur d’annoncer cette merveilleuse bonne nouvelle : la mort n’a pas le dernier mot ! Il ne s’agit peut-être pas d’en faire un unique sujet de conversation dès que vous saluer un ami dans la cour du collège (ou au travail). Encore que, lui dire « salut », c’est exactement cela, c’est lui souhaiter le salut ! Mais il s’agit de ne pas rater une occasion de témoigner de sa foi. Par exemple, si on vous demande, « et toi, t’es chrétien ? » « heu, ouais, vite fait », ce n’est pas une réponse appropriée… mais plutôt quelque chose du genre « ouais mon ami, et fier d’être un enfant du Père Eternel ! »
Alors il est vrai que la foi chrétienne n’est pas à la mode, ça fait pas tellement « cool » (ou tout autre expression de ton langage de jeune que je ne vais tenter d’employer pour ne pas être ridicule…) de dire qu’on est chrétien. Sachez déjà que les pensées à la mode sont rarement les plus malines…Et la foi que vous allez professer s’appui sur une longue et solide tradition. Nous n’avons pas à rougir des trésors de penseurs et de mystiques qui ont forgés les mots que vous allez dire, nous en sommes même très fier. Et puis penser comme tout le monde, pourquoi ? On vous traitera peut-être de moutons de chrétien qui croit comme tout les autres. Mais aujourd’hui, qui est vraiment un mouton, celui qui pense comme son poste de télé, ou les influenceurs sur tik-tok ? ou celui qui prend le temps de méditer une Parole Eternelle ? Vous voulez être de vrais rebelles dans ce monde ? Soyez des bons chrétiens, et je vous assure vous irez à contrecourant de tous, là vous serez de vrais rebelles, encore plus que lorsque vous dites « non » à votre mère.
Portez avec fierté autour du cou votre croix, c’est par elle que le Seigneur nous a obtenu un tel cadeau, la vie éternelle. Ne la cachez pas, ne la brandissez pas non plus comme dans les films d’exorcistes. Portez là fièrement et soyez prêt à dire cette fierté d’être enfant de Dieu.
Nous ne risquons pas grand-chose à annoncer l’évangile, aux pires quelques moqueries. Mais il vaut mieux qu’on rit de vous parce que vous êtes des fidèles du Christ, plutôt que parce que vous seriez des lâches. Dans certains pays, venir à la messe, c’est risquer sa vie, pas ici ! Alors de quoi avons-nous peur ? Les risques sont bien moindres que les gains. Car notre relation à Dieu dépend de l’annonce que nous faisons de son Evangile. Le Seigneur nous le dit « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui
devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. » Ce n’est pas du chantage (« je parle pas de toi, que si tu ne parles pas de moi ») c’est une véritable prise en considération de notre part active à la mission de salut réalisée par le Christ et communiquée au monde…par nous ! Nous sommes les canaux vivants du salut pour le monde. Ce n’est pas du chantage, c’est un honneur qui nous est fait.
Alors, vous qui allez proclamer publiquement votre foi, et vous autres qui l’avez déjà fait, souvenez vous de ce que vous allez faire et de ce que vous avez fait. C’est un acte public et religieux que vous faite, un acte qui vous engage. Une parole quand on la donne, ce n’est pas pour la reprendre. Vous allez dire avec votre voix que vous croyez en Dieu le Père, le Fils et le Saint Esprit, en l’Eglise, à la vie éternelle. L’Esprit Saint lui-même va vous assister pour que ces mots sonnent juste dans vos bouches. Et c’est une joie pour nous, d’être les témoins de cette profession. Car nous avons aussi la responsabilité, comme communauté chrétienne, de continuer à vous accompagner, pour que ces mots que vous allez dire, s’incarnent en vous, que vous les compreniez du plus profond de votre être et qu’ils changent votre vie, pour faire de vous ce que le Seigneur veut faire avec chacun d’entre nous : des saints !
Alors bonne route pour la suite.