Elisabeth est une petite fille de 6 ans. Et tous les soirs, c’est la même histoire. Elle ne veut pas aller se coucher parce qu’elle a peur du noir. Ses parents lui ont acheté une petite veilleuse, mais ce n’est pas suffisant. Ce n’est pas que du noir qu’elle a peur. C’est la nuit qui l’effraie. Elle ne veut pas rester seule dans sa chambre pendant de longues heures.
Mais quand le jour se lève, Elisabeth retrouve enfin la vie. Elle aime quand sa maman ouvre les volets et que le soleil pénètre de sa lumière et inonde la chambre toute entière. Elle a alors l’impression que ce soleil entre jusque dans son cœur et elle est remplie de joie. Elisabeth est faite pour vivre dans la lumière et non pas dans le noir des longues nuits.
L’histoire d’Elisabeth, c’est l’histoire de l’humanité. L’homme et la femme étaient faits pour la lumière. Ils ont été créés par Dieu pour vivre en sa présence lorsque soudainement ils ont été plongés dans la ténèbre du péché. Ils se sont éloignés du soleil qu’est Dieu. Ils sont dans le noir le plus total, seuls avec eux-mêmes. Ils attendent alors que la lumière revienne. Dieu leur a donné une petite loupiote pour qu’ils soient un peu rassurés. Ce sont les prophètes qui ont parlé de ce Dieu qui les aime. Mais la Loi et les prophètes n’étaient suffisants que pour survivre. L’homme n’est pas fait pour la nuit. Il est fait pour la lumière de la présence de Dieu en lui.
Et voilà ce qui se passe le jour de Noël. Les volets du monde sont ouverts pour laisser entrer la lumière du monde. Marie laisse entrer dans notre humanité le Verbe fait chair. « Le Verbe est la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. » Jésus, ce petit enfant qui est né hier dans la crèche est la lumière du monde que l’humanité attendait et qui arrive enfin.
Lorsque le Fils de Dieu est né dans la crèche, c’est le jour nouveau qui s’est levé pour que nous soyons dans la joie, baignés de sa lumière. Rendons gloire à Dieu qui nous a donné son Fils unique pour que nous vivions de sa vie.
« Mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. » Comme si notre petite Elisabeth qui aime tant la lumière avait décidé de se cacher de la lumière du soleil en se réfugiant sous la couette et en refusant de se lever. Voilà ce qu’a fait l’humanité devant la lumière qu’est Jésus. Beaucoup l’ont refusé. Il n’y avait pas de place pour lui dans l’étable. Hérode le cherche pour le faire mourir. Certains n’ont pas de place pour cette histoire d’amour que Dieu nous propose. Ils retournent à leur sommeil. D’autres ont peur du petit enfant de la crèche. Ils ont peur qu’ils leur prennent la place. Ils veulent tuer le soleil pour qu’il ne les éblouisse pas ! Ils referment les volets de leur chambre et restent dans le noir, comme s’il faisait encore nuit.
L’histoire d’Elisabeth ; l’histoire de l’humanité ; c’est aussi la nôtre. Le Christ entre dans notre vie. C’est ce que nous célébrons aujourd’hui. Il vient faire la lumière. Il vient nous donner sa joie. Ne retournons pas à notre sommeil. Il est temps de se lever et de vivre en enfants de lumière, au grand jour. N’ayons pas peur de faire de la place dans notre vie pour la présence de Jésus. N’ayons pas peur que le Christ nous enlève ce que nous avons, mais faisons lui confiance. Il ne nous prend rien. Au contraire, il donne tout.
Parce que la voici la promesse de l’évangile : « A tous ceux qui l’ont reçu, le Verbe a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. » L’enfant de la crèche, le Verbe qui s’est fait chair, nous donne de devenir nous-même des enfants de Dieu. Il est la lumière et il nous envahit de sa lumière. Par la foi, nous n’avons plus peur des ténèbres. C’est fini, la nuit est finie, le jour déjà se lève !
Depuis la nuit de Noël, nous sommes des enfants comme la petite Elisabeth. Nous sommes des enfants de Dieu. Maman Marie nous ouvre les volets du cœur. Nous recevons la lumière du Christ. Nous vivons au grand jour de l’amour de Dieu. Nous n’avons qu’à nous ouvrir à cette lumière dont nous avons tant besoin. Sans peur nous nous mettons à la recherche de l’enfant Jésus qui habite dans le monde, qui habite dans notre vie, qui habite dans notre cœur.
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