« Une journée-type de la vie publique de Jésus »
Les journalistes aiment à nous présenter des reportages sur les vingt-quatre heures de la vie d’un policier, d’un médecin aux urgences, d’une personne détenue en prison …
Aujourd’hui, saint Marc l’évangéliste nous dévoile les vingt-quatre heures de la vie publique de Jésus : prière à la synagogue, rencontre avec les malades, exorcismes, prière avant l’aube, prédication itinérante.
Juif pratiquant, Jésus fréquente la synagogue de Capharnaüm, ville où il réside habituellement. N’ayant pas de maison propre à lui, Jésus loge souvent chez Simon-Pierre et André. La belle-mère de Simon-Pierre souffre de la fièvre. Incapable de tenir debout, elle se repose alitée.
Saint Marc souligne l’expérience de Jésus auprès des malades et son sens de la communication envers ceux qui n’ont pas la force pour lever les bras. C’est Jésus qui s’approche de la belle-mère de Simon. Il lui prend la main. Jésus la relève et la fièvre disparaît. La belle-mère de Simon devient alors servante. Nous trouvons en cette mère de l’épouse de Simon-Pierre une image du disciple-missionnaire. Jésus n’est pas un guérisseur de village. Les miracles accomplis ont pour but la confirmation de la foi des malades et la manifestation des merveilles de Dieu. Il y a eu non seulement une guérison physique mais aussi don de la grâce. Touchée par la grâce, la belle-mère de Simon-Pierre ne reste pas inactive, elle devient servante de Jésus et des apôtres. La guérison conduit à la charité, sommet de la vie chrétienne, accomplissement de la Loi et cœur du mystère divin : « Dieu est amour » (I Jn 4,16).
Puisse notre regard ne pas s’arrêter à la fin de la maladie et de la fièvre, de manière à percevoir le salut du corps et de l’âme de la belle-mère de Simon- Pierre. Le saint pape Jean-Paul II a noté dans son journal spirituel une phrase de Mgr Lozinski adressée à ses fidèles alors qu’il était malade : « Ne priez pas pour que je retrouve la santé, priez pour que je ne perde pas les grâces de la souffrance » . Pourquoi ne pas penser aussi aux grâces reçues dans l’épreuve ? Pourquoi ne pas partager l’expérience de la présence et de l’amour de Dieu lors de la maladie ? Personnellement j’apprécie la démarche des amis qui me font part du ressenti de l’amour de Dieu, présent dans la douleur d’un accident ou dans la maladie.
À Capharnaüm, les bien-portants présentent à Jésus les malades et les gens possédés par des esprits mauvais. Le diable existe. Il est multiple, légion, divisé en lui-même. Leurs cris et leurs blasphèmes sèment le trouble dans la ville. Jésus leur impose le silence et les diables se taisent car ils le reconnaissent comme l’Envoyé du Père.
Dans l’Antiquité, les journées étaient comptées du coucher du soleil au coucher du soleil. Saint Marc met en lumière la prière solitaire et intime de Jésus avec son Père, le lendemain, avant l’aube. La prédication de Jésus part du silence du Père pour conduire par l’énergie de l’Esprit Saint à la communion avec le Père. La prière cachée de Jésus agit comme la nappe phréatique qui porte des fruits visibles dans la Bonne Nouvelle proclamée de manière publique.
Poussé par l’Esprit Saint, Jésus sort du cœur à cœur avec le Père pour faire connaître et aimer son Père.
Peut-être nos journées ressemblent-elles d’une certaine manière à ces vingt-quatre heures de Jésus où au fil du temps qui passe. Jésus tisse à travers la douleur et le mal, la guérison et la délivrance, la contemplation et le témoignage, la robe nuptiale des chrétiens appelés à partager la lumière du Christ ressuscité !
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