Les sages et les savants sont ceux qui connaissent beaucoup de choses et qui vivent selon les règles bonnes qu’ils connaissent. Et ils ont bien raison de s’intéresser à ce qui est vrai et de vivre selon cette vérité. Et je crois que Dieu aime les savants et les sages.
Et pourtant, Jésus nous dit dans l’Évangile d’aujourd’hui que ces sages et ces savants ignore quelque chose que le Père a révélé aux tout-petits. Il y a donc quelque chose qu’ils ne peuvent pas savoir et à laquelle ils ne peuvent pas conformer leur vie sauf s’ils deviennent eux aussi des tout-petits ; sauf s’ils deviennent eux-aussi comme des enfants.
Mais c’est quoi alors cette chose qui est révélé aux petits et cachée aux sages ?
Les rois mages étaient des sages et des savants. Ils regardaient les étoiles. Et en regardant les étoiles, ils ont vu qu’un jour l’une d’entre elle s’est mise à se comporter bizarrement. Ils ont donc suivi cette étoile et sont arrivés jusqu’à la crèche où reposait l’enfant Jésus entouré de Joseph et de Marie, de l’âne et du bœuf. Ils se sont alors mis à genoux devant cet enfant.
Ce qu’ils n’avaient pas pu découvrir dans leurs gros livres et dans l’étude des étoiles, ils ne découvrent dans la mangeoire. C’est un petit enfant. Et tout le mystère de la vie chrétienne est résumé dans ce petit enfant.
Rechercher les choses les plus savantes, comme les rois mages, c’est bien et magnifique, mais ce qui est absolument nouveau dans le christianisme, c’est que les plus grandes et les plus belles idées se sont comme réduites dans la vie d’un petit enfant pour qu’on puisse le prendre dans nos bras et qu’on puisse l’adorer.
En un mot, toute la sagesse de Dieu et du monde qu’il a créé s’est faite homme pour que les plus petits d’entre nous puisse y avoir accès et que les plus grands de ce monde soient obligés de s’abaisser pour y avoir accès.
Mais qu’il y a-t-il donc de si extraordinaire dans ce petit enfant de la crèche ? C’est que Dieu a pris un visage. Personne ne peut inventer un visage ! Il faut qu’il soit découvert. Si on me parle de telle personne et qu’on me le décrit, je peux savoir un nombre de choses incroyables sur lui mais je ne peux pas dire que je le connais tant que je n’ai pas vu son visage et que je n’ai pas plongé mes yeux dans les siens et qu’il n'a pas plongé les siens dans les miens.
Dieu, en envoyant son Fils pour qu’il se fasse homme a pris un visage. Il nous a révélé son visage. Et cela fait toute la différence. Tout le monde a désormais accès à ce visage du Très Haut. Les grands comme les petits, mais à condition que l’on regarde. C’est si simple et si facile.
Si simple et si facile, et pourtant combien sommes nous à passer à côté du visage de Dieu sans le voir et sans nous rendre compte qu’il nous regarde ; sans plonger dans son regard.
C’est que nous cherchons des choses compliquées et extraordinaires. Nous voudrions avoir des révélations incroyables. Nous nous imaginons que nous devons tout comprendre à la théologie pour nous considérer comme des bons chrétiens. Attention, c’est important la théologie, mais à une seule condition, c’est que nous y recherchions le visage du Christ.
Ce visage, il nous le dit lui-même, c’est le visage d’un homme qui a un cœur doux et humble. Sa douceur transparaît sur chacun de ses traits et quand nous le regardons, nous sommes à notre tour remplis de sa douceur. « Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. »
Je traduis pour nous cette phrase aujourd’hui : « Toi qui cherches partout la source du bonheur et qui veut comprendre le sens de ta vie et du monde qui t’entoure : regarde mon visage. Plonge tes yeux dans les miens. Laisse-toi être imprégné de ma douceur et de mon amour pour toi. Et alors tu seras guéri de tes maladies et de tes angoisses. »
« Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger. » Oui, la vie chrétienne est simple en définitive. C’est la rencontre avec le visage de Dieu qui nous est révélé dans le Christ Jésus.
Je vous propose donc de rencontrer ce visage de manière très simple et très concrète pendant la semaine qui vient.
- Tout d’abord en se faisant petit et en demandant au Seigneur dans la confiance des enfants : « Seigneur, montre-moi ton visage. »
- Prenez un crucifix ou une image du Christ. L’image du Christ miséricordieux par exemple. Regardez le tout simplement. Et surtout, laissez le vous regarder avec son regard doux et humble et plein d’amour pour vous. Un regard qui ne juge pas mais qui fait miséricorde et qui relève.
- Lisez un bout de l’évangile ou même un évangile tout entier. L’évangile de Marc par exemple qui prend 1h30 à lire. Cherchez-y le visage de Jésus et demandez-lui pendant votre lecture qu’il vous montre son visage et qu’il vous donne sa paix.
Faites cela chaque jour de votre vie en bénissant le Seigneur qui révèle ses secrets aux pauvres et aux tout petits plutôt qu’aux sages et aux savants.
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