Le mal existe, la sorcellerie existe, le diable existe. Jésus n’est pas naïf, il est innocent, c’est-à-dire non nuisible, bienfaisant.
Aujourd’hui Jésus nous fait du bien en nous montrant les valeurs religieuses ambivalentes, parfois même ambiguës : la prière, le jeûne et l’aumône.
Ce sont des moyens et non des buts. La finalité, Jésus la manifeste par son enseignement et surtout par tout son être : Dieu le Père.
En entrant dans le Carême, il s’agit bien de tourner nos cœurs vers Dieu le Père, par Jésus, avec Jésus et en Jésus.
Un proverbe chinois dit : « Quand on montre la lune, l’idiot regarde le doigt ». La prière cachée, secrète, a pour but d’atteindre le cœur de Dieu le Père. A La Réunion, nous savons que d’aucuns formulent des prières pour faire du mal à quelqu’un. La prière peut aussi se réduire à des demandes égocentriques au lieu de sortir de soi pour accomplir la volonté du Père. Prier veut dire entrer dans la prière de Jésus et la faire nôtre : « Abba ! Père ! Eloigne-moi cette coupe mais que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui s’accomplisse ». Dans le Notre Père, nous demandons à faire la volonté du Père et non la nôtre. Le Mercredi des cendres nous fait entrevoir déjà le mystère pascal. Après Gethsémani, sur la croix, Jésus remet son esprit entre les mains du Père. Dans nuit de Pâques, le Père répond à la prière de Jésus en le relevant d’entre les morts.
Le jeûne ne vise pas la perte de poids ; il peut devenir aussi occasion d’orgueil, de mépris et d’arrogance envers les faibles. Nous savons que des personnes qui jeûnent peuvent exploiter les autres. Le jeûne selon Jésus fait rejoindre notre être profond, vulnérable, dans un sentiment de miséricorde envers les affames dont nous partageons l’expérience du manque, de la fatigue et de la douleur. C’est par la grâce de Jésus que le jeûne est vécu correctement et qu’il porte du fruit.
L’aumône pourrait donner bonne conscience ou sentiment de supériorité. L’aumône voulu par Jésus rappelle la destination universelle des biens. Le propriétaire de la terre, c’est Dieu, nous ne sommes que de simples gestionnaires de ses dons.
« Convertissez-vous et croyez à l’Évangile », entendrons-nous en recevant les cendres.
Que le Seigneur convertisse notre prière, notre jeûne et notre aumône pour fêter Pâque, le cœur tout proche du Cœur de Jésus, comme saint Jean, le disciple bien-aimé, à la dernière Cène.
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