Malgré ce que l’on pourrait penser au premier abord, le Christ donne très peu d’instructions précises sur notre manière d’agir. Il a plutôt tendance à rappeler sans cesse la miséricorde et la justice, le double commandement de l’amour. Mais il est rarement aussi précis que dans l’évangile d’aujourd’hui : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. »
Et il faut bien l’avouer, lorsque l’on a un différent avec quelqu’un il est rare que nous allions le voir seul à seul, face à face. Nous avons plutôt tendance à raconter à droite et à gauche combien celui-ci est méchant, quitte à en rajouter un peu ou en tout cas à présenter la situation de notre point de vue.
Mais Jésus nous invite à d’abord aller le voir seul à seul, face à face. Non pas pour l’écraser de reproche, mais pour renouer une relation. Parce que lorsque nous nous plaignons auprès du monde entier, nous ne recherchons pas à restaurer le lien d’amour avec notre frère, mais à lui rendre le mal qu’il nous à fait en nous assurant que tous sachent combien il est mauvais.
Encore une fois, ce qui est premier pour Jésus, c’est de grandir dans l’amour. Il est inévitable que ses disciples ne se disputent. Mais alors, feront-ils comme tous les autres à rendre le mal pour le mal, ou bien vont-ils chercher ensemble une solution pour vivre en disciple ?
Et c’est bien cela qui est recherché dans la correction fraternelle. Non pas de bien faire sentir à l’autre son erreur, mais à grandir ensemble en construisant le Royaume de Dieu.
Pierre Goursat, fondateur de la communauté de l’Emmanuel disait qu’il faut aller voir son frère pour le corriger de la sorte lorsqu’on n’a plus envie de le faire. Je trouve cela très sage. Si je laisse passer la colère et que je vais le voir, je le fait uniquement pour chercher le bien et non pas une vengeance mesquine.
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