Le pauvre aveugle de Bethsaïde. Il est incapable de rencontrer Jésus et de lui demander la guérison que seul lui peut lui apporter. Il est comme nous, incapable même de demander ce dont nous avons besoin à notre Sauveur.
Ce sont les gens qui l’amènent près de Jésus. Et là encore, il ne voit rien, il ne dit rien. Il est comme un peu bête, les bras ballants au milieu de la foule, ne comprenant pas que son salut est tout proche. C’est l’intercession des autres qui nous amène vers Jésus. Il est tout proche et nous ne le savons pas. Il s’apprête à nous guérir avant même que nous n’ayons pris conscience de sa présence et de sa personne.
Puis Jésus prend l’aveugle par la main pour le mener hors de la ville. C’est Jésus qui nous montre le chemin du salut. C’est lui qui nous guide hors de nous-même, loin du bruit qui nous rassure pour nous mener là où il prend soin de nous.
« Aperçois-tu quelque chose ? » demande alors Jésus. L’aveugle commence à voir, mais de façon encore confuse. Rien n’est clair. Il voit des ombres mais ne distingue pas encore le Seigneur. Combien sommes-nous à vivre en présence du Christ sans encore distinguer avec netteté sa présence, sans encore comprendre le monde qui nous entoure !
Jésus doit s’y reprendre une seconde fois. Non pas que son pouvoir n’ait pas marché, mais l’aveugle avait besoin de voir d’abord des ombres pour pouvoir reconnaître celui qui lui rendait la vue. C’est dans la demie pénombre que nous apercevons la lumière du Christ qui se fait proche. C’est dans le combat encore brumeux sur cette terre que nous commençons à distinguer le sauveur et à nous diriger vers lui pour qu’il accomplisse en nous ce qu’il a commencé.
Une fois guéri, l’aveugle entend : « Ne rentre même pas dans le village. » Ne retourne pas là où le bruit et la foule t’empêchait de prendre le temps de rencontrer la lumière, dans un lieu à l’écart. Que la vue retrouvée ne soit pas l’occasion de te disperser, mais au contraire de rencontrer le Christ qui se fait proche des cœurs silencieux qui savent regarder ce que les hommes ne voient pas.