Je me rappelle, je devais avoir une dizaine d’année, j’étais partie pour la journée en mer sur un 4/20 avec mon cousin du même âge et accompagné de mon oncle. Quelques minutes après le départ qui n’en finissait pas de se mettre ne place, on s’est rendu compte que le bateau prenait l’eau. Il fallait écoper. Mais, devant les questions inquiètes de mon cousin et de moi-même, notre oncle nous avait assuré qu’on ne risquait rien parce que la coque était vide et que même si l’eau entrait dans le bateau, il ne coulerait pas. Nous avions confiance dans notre oncle et on a donc écopé l’esprit tranquille.
Mais quand mon oncle s’est rendu compte que les bouchons qui fermaient la coque vide du bateau prenaient eux aussi l’eau, ce fut une autre histoire. Demi-tour illico presto, le cœur battant, espérant que si on coulait au moins les sauveteurs nous verraient depuis la plage.
Il est plus ou moins facile de faire confiance à Dieu dans notre vie lorsque la tempête fait rage. Et les disciples avaient déjà appris cette leçon. Ils se sentaient en sécurité avec Jésus et savaient qu’ils ne risquaient rien en sa présence. Mais ce jour là dans la barque, c’est différent, parce que la barque prend l’eau. Ils se sentent attaqués dans leur dernière sécurité. Le doute les remplis à l’intérieur. C’est la panique.
Et dans leur panique, les disciples en oublient que Jésus est toujours là. Leur confiance s’évanoui parce qu’ils ne se tournent plus vers lui. S’ils l’avaient regardé attentivement, ils auraient probablement remarqué la paix qui irradiait son visage et leur cœur n’auraient pas été troublé.
Saint Pierre cri vers Jésus, et il a raison. Jésus se réveille et calme la tempête. Mais il faudra à saint Pierre encore apprendre dans les difficultés à se tourner simplement vers Jésus pour contempler son visage.
Il le fera le jour de l’arrestation de Jésus. Pierre renie Jésus trois fois et lorsque le coq chante, il regarde Jésus et se met à pleurer. Il regarde Jésus mais ne voit que sa propre misère et son incapacité à être fidèle. Il regarde Jésus mais ne lui permet pas encore de le regarder en retour. Il a confiance mais pas encore.
C’est quelques jours après la résurrection, au bord du même lac de Tibériade que Pierre finira son apprentissage de la confiance en Jésus. Jésus regarde Pierre et lui demande à trois reprises : « Pierre, m’aimes-tu ? » C’est à ce moment que Pierre apprend la vraie confiance en Jésus. Non pas seulement le fait de savoir que Jésus est tout puissant et qu’il est capable de faire taire les vagues. Plus encore que le fait que Jésus est capable de nous sauver quand la barque de notre cœur boit l’eau et que nous sommes sur le point de sombrer. Plus encore que le fait que Jésus est là et nous aide.
Ce que Pierre expérimente ce jour-là c’est la profondeur du salut que Jésus lui offre. Quand tout est fini. Quand le trouble est plus intérieur à nous-même que nous-même. Quand nous avons nous-même lâché prise et abandonné. Bref, quand nous sommes déjà morts, alors Jésus vient jusque-là pour nous sauver et il nous relève par sa douce miséricorde.
La barque de Jésus n’est pas simplement un bateau insubmersible. C’est un navire qui ressuscite même lorsque tout est déjà perdu.
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