Qui est notre roi ? Si nous cherchons un roi parmi nous comme les arbres de la forêt du Livre des Juges, nous n’aurons que le pire. L’olivier ne renoncera pas à son huile, ni le figuier à la saveur de ses fruits. Et nous aurons comme roi le pire d’entre nous, le buisson d’épine. Parce qu’il en va ainsi dans le royaume des hommes : c’est la médiocrité qui est mise en avant. Ceux qui peuvent se cachent pendant que ceux qui sont incapables se mettent en avant.

Voilà ce qui arrive dans le monde des hommes. Voilà ce qui se passe lorsque nous confions à des hommes de nous gouverner : le royaume de la médiocrité.

Mais nous chrétiens justement nous pouvons échapper à cela parce que nous vivons dans un autre Royaume. Et ce Royaume, c’est le Royaume de Dieu. « Votre roi, c’est le Seigneur votre Dieu » (Jg 9, 6-15) nous dit le Livre des Juges. Il est le seul Roi véritable qui nous sort de ce cercle infernal de la médiocrité.

Le monde nous mène à notre perte. Suivre le Seigneur et le laisser gouverner notre vie, c’est choisir un roi qui nous mène vers la gloire. Mais attention, le Seigneur est un roi exigeant qui ne nous laisse pas à ne rien faire. Au contraire, il nous invite à venir travailler à sa vigne et non plus à rester à nous tourner les pouces sur la place du village.

Et c’est un roi qui exige de nous une véritable générosité. Générosité de ceux qui arrivent au dernier moment et qui se mettent au service. Mais générosité aussi des ouvriers de la première heure. Le maître les rabroue justement parce qu’ils n’ont pas compris cela. Ils veulent un salaire plus élevé parce qu’ils ont travaillé sans générosité et ne comprennent donc pas la générosité du maître.

Si l’olivier avait travaillé pour le Seigneur, il aurait renoncé à son huile pour servir de roi. Si le figuier avait été généreux, il aurait accepté de perdre la saveur de ses fruits pour s’occuper de la forêt.

Sans générosité dans l’Église, nous sommes condamnés au buisson d’épine. Les épines de ceux qui gouvernent ne se cherchant qu’eux-mêmes sans se mettre au service. Les épines de ceux qui travaillent à la vigne sans une once de générosité.

Le Christ nous invite à travailler par amour à la venue de son Royaume. Et cela change tout.