Un des noms qu’on donne au démon, c’est le père du mensonge. Un bon menteur, ce n’est pas quelqu’un qui dit n’importe quoi, mais qui prend la vérité et la transforme légèrement. Tout le monde repère facilement quelque chose d’absolument faux. Mais il est plus difficile de repérer quand ça a l’air vrai mais que ce n’est pas tout à fait vrai.
Le démon est un très bon menteur et son but est de nous faire croire que Dieu veut notre malheur en utilisant les paroles mêmes de Dieu. Dans le jardin du paradis, il dit à Eve : « Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » C’est vrai, leurs yeux vont s’ouvrir après avoir mangé le fruit de l’arbre. C’est vrai, ils vont connaître le bien et le mal. Mais ce que cache le serpent, c’est le malheur dans lequel l’humanité va alors être plongée.
L’homme possédé dans l’évangile d’aujourd’hui s’écrie en voyant Jésus : « Ah ! que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » Là aussi le démon dit vrai, Jésus est le saint de Dieu. Mais il n’est pas venu pour nous perdre, mais pour nous délivrer de tout mal. Enfin, il y a quelque chose de juste quand même, lorsque Jésus entre dans notre vie, il fait du ménage, il expulse tout ce qui est contraire à l’amour de Dieu. Mais ce que le démon oubli de dire, c’est que Jésus libère de ce qui nous empêche de vivre.
Jésus montre alors la seule manière de combattre l’esprit du mensonge : « Silence ! » dit il avec autorité. Si nous voulons être guéris par Jésus et que nous sommes prêts à le laisser agir dans nos vies, nous devons dire un non radical au péché qui n’est qu’un gros mensonge qui pourtant si souvent nous paraît vraisemblable.