Nous allons méditer les mystères douloureux du Rosaire à la lumière des enseignements d’un grand mystique, frère prêcheur appelé aujourd’hui dominicain, au XIIIe siècle, Maître Eckhart. Il appartenait à l’École rhénane. Aujourd’hui nous nous adresserons au Christ Jésus aidés par les entretiens spirituels de Maître Eckhart accordés aux novices dominicains d’Allemagne entre 1294 et 1298 .
C’est à Paris, à Strasbourg et en Allemagne qu’il enseigne. Pour lui, Dieu demeure le Dieu caché annoncé par le prophète Isaïe et au-delà de tous les concepts, Dieu connu comme inconnu, Dieu indicible qui vient habiter en l’homme. Connaissance négative de Dieu -apophatisme-, nous savons de Dieu ce qu’il n’est pas.
C’est l’amour qui unit Dieu aimant et l’humanité aimée. Mais pour cela, le disciple de Jésus le Christ doit vivre le détachement, le renoncement à sa volonté propre, à son ego, pour recevoir son vrai moi en grâce comme un don gratuit de Dieu.
Il en va des mystiques comme des diamants. Rien ne ressemble autant à un diamant vrai qu’un diamant faux. La mystique véritable participe au mystère de Dieu qui est charité. Nous reconnaissons la valeur des mystiques à leurs fruits. Un bon mystique porte de bons fruits. Il ne conduit pas à lui-même mais à Dieu. Il renonce à tout pour tout recevoir de Dieu, à l’image du mystère pascal de mort et de résurrection de Jésus. « Todo y nada », disait saint Jean de la Croix. Il faut passer par le rien, par la mort, pour parvenir à la résurrection. Le point de départ de la vie spirituelle, le point alpha, est bien le renoncement, le rien, pour atteindre le point oméga, dans le Christ ressuscité. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus s’était bien exclamée : « Tout est grâce ! ».
Cette vie mystique n’est pas réservée à quelques religieux hors du monde mais à tous les baptisés, plongés dans l’anéantissement de la mort du Christ et glorifiés dans sa résurrection. La vie mystique ne relève pas des lieux géographiques comme les monastères ni de connaissances académiques des théologiens érudits mais d’un état d’esprit : la foi agissant dans la charité, à la suite de Jésus.
C’est ainsi que tout chrétien monte vers le Père par Jésus, en parcourant le chemin de la croix et en exultant dans la nouvelle naissance de la résurrection spirituelle.
En ce sens, tout baptisé est appelé à devenir mystique, avec une vision chrétienne de l’homme et de l’histoire. Par son âme surnaturelle, l’homme s’ouvre à la vie de Dieu. Par sa foi en Dieu qui marche avec l’humanité, l’histoire n’apparaît pas comme un chaos mais comme une succession de morts et de résurrections où Jésus le Christ agit en synergie avec les croyants pour les élever vers Dieu le Père.
Faisons le signe de la croix, signe de l’amour qui renonce jusqu’à la mort et qui porte du fruit comme le grain de blé tombé en terre qui devient épi.
Tous : Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.
Credo. Notre Père. 3 Ave Maria. Gloria.
Premier mystère douloureux : Gethsémani.
De l’Évangile selon saint Marc 14,32 s : « Arrivés à un domaine du nom de Gethsémani, Jésus dit à ses disciples : « Restez ici tandis que je prierai. » Puis il prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à ressentir effroi et angoisse. Et il leur dit : « Mon âme est triste à en mourir ; demeurez ici et veillez. » Étant allé un peu plus loin, il tombait à terre, et il priait pour que, s’il était possible, cette heure passât loin de lui. Et il disait : « Abba (Père) ! tout t’est possible : éloigne de moi cette coupe ; pourtant, pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! ».
Prier ne veut pas dire réciter des prières mais entrer dans la prière de Jésus : « Abba (Père) ! tout t’est possible : éloigne de moi cette coupe ; pourtant, pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! ». Prière d’abandon filial à la volonté de Dieu le Père dans le renoncement.
Nombreux sont ceux qui cherchent une prière efficace pour résoudre leurs problèmes insolubles, l’intercession d’un saint plus fort que les autres …
Maître Eckhart met en lumière la prière la plus efficace. Cette prière ne trouve pas sa force dans les mots mais dans l’esprit de celui qui prie. La prière la plus puissante est bien celle qui vient d’un esprit renoncé : « Plus l’esprit est renoncé, plus la prière et l’œuvre sont fortes, dignes, utiles, louables et parfaites. » (Enseignements aux novices dominicains).
Dieu écoute ceux qui ne cherchent pas leur intérêt personnel mais le bien de Dieu et du prochain, en se détachant des biens temporels. Quand le priant n’est lié à rien et qu’il sort de son égo pour accomplir la volonté de Dieu, il reçoit tout de la part de Dieu.
Il devient illusoire d’imaginer que c’est en changeant de lieu que l’on va trouver la paix et la plénitude. La libération et le salut ne relèvent pas de lieux géographiques mais de l’attitude profonde de l’esprit. Le défi lancé par Jésus dans l’Évangile consiste à se quitter soi-même. Inutile de rêver d’un bonheur qui se trouverait à l’étranger, dans un monastère ou dans un ermitage, déclare Maître Eckhart. L’insatisfaction surgit du vouloir propre, égocentrique. Les souffrances proviennent non pas des choses elles-mêmes qui entraveraient la liberté mais de la façon de vivre les réalités quotidiennes : « C’est toi qui t’entraves dans les choses ».
La paix ne réside pas dans les choses extérieures mais dans le renoncement à son orgueil et sa volonté propre. Ceux qui voyagent au loin dans la recherche de la paix ne font que s’éloigner du but dans la mesure où ils ne renoncent pas à leur volonté. Et Maître Eckhart de citer la première des béatitudes, socle de la vie chrétienne : « Bienheureux les pauvres en esprit » (Mt 5,3) et plus loin dans le même évangile de saint Matthieu : « Celui qui veut me suivre, qu’il renonce d’abord à lui-même » (Mt 16,24). En un mot : « Quitte-toi ».
Dieu ne se donne qu’à ceux qui perdent pied, le total contrôle de leur existence, pour suivre Jésus dans la foi : « Dieu entre en toi avec tout son être, dans la mesure où toi, tu te dépouilles de toi-même en toutes choses ».
Se détacher des choses et des créatures pour s’attacher à Dieu et tout recevoir comme un don gratuit. Il ne s’agit pas de tomber dans le vide mais d’une disposition de l’esprit tourné entièrement vers Dieu comme source de la vie : « Celui qui s’attache à Dieu, Dieu et toute vertu s’attachent à lui ».
Et ce don de soi-même à Dieu demeure une entreprise jamais achevée dans la vie spirituelle, car un renoncement appelle de nouveaux renoncements pour atteindre la perfection dans la résurrection accordée aux morts qui meurent dans la foi.
Prions pour ceux qui cherchent Dieu et pour ceux qui l’ont mis de côté.
Prions pour que les chrétiens découvrent la richesse de la vie baptismale et les trésors des enseignements mystiques de l’Église catholique.
Prions pour ceux qui ont quitté l’Église, à la recherche d’expériences mystiques dans d’autres religions, sans avoir goûté à la Sagesse infinie et heureuse de la Bible, des Pères de l’Église et des mystiques chrétiens.
Notre Père. Ave Maria. Gloria.
CD Sylvie Buisset chante Thérèse. Rien que pour aujourd’hui. N° 10 Vivre d’Amour.
Deuxième mystère douloureux : Jésus devant le Sanhédrin.
De l’Évangile selon saint Marc 14, 63 : « Quelques-uns se mirent à cracher au visage de Jésus, à le gifler et à lui dire : « Fais le prophète ! » Et les valets le bourrèrent de coups. »
Les épreuves et les persécutions peuvent devenir occasion de perfectionnement pour la foi du chrétien, qui découvre la force de Dieu dans sa faiblesse. Maître Eckhart de citer saint Paul : « La vertu se perfectionne dans l’infirmité » (2 Co 12,9).
Mais Dieu demeure aimant au cœur de la douleur et de la contradiction : « Dieu est caché dans le fond de l’âme ». Et l’amour de Dieu grandit en proportion de la foi agissant par la charité. Sans confort, sans santé, sans succès, le chrétien n’est pas séparé de Dieu, sa consolation : « Les amis de Dieu ne sont jamais sans consolation ».
Prions pour les chrétiens persécutés à cause de leur foi.
Prions pour ceux qui désespèrent dans les épreuves.
Prions pour ceux qui sont attirés par le suicide, sans espérance.
Notre Père. Ave Maria. Gloria.
CD Sylvie Buisset chante Thérèse. Rien que pour aujourd’hui. N° 6. Dans le Cœur de l’Église.
Troisième mystère douloureux : Le couronnement d’épines.
De l’Évangile selon saint Marc 15,16s : « Les soldats emmenèrent Jésus à l’intérieur du palais, qui est le Prétoire, et ils convoquent toute la cohorte. Ils le revêtent de pourpre, puis, ayant tressé une couronne d’épines, ils la lui mettent. Et ils se mirent à le saluer : « Salut, roi des Juifs ! » Et ils lui frappaient la tête avec un roseau et ils lui crachaient dessus, et ils ployaient le genou devant lui pour lui rendre hommage. »
« Tout concourt au bien de ceux qui cherchent Dieu », enseigne saint Paul (Rm 8,28). Et Maître Eckhart d’ajouter à la suite de saint Augustin : « Oui, même les péchés ».
La mort n’a pas été créée par Dieu. Le chrétien n’est point masochiste. Dieu ne se manifeste pas sadique mais miséricordieux, sensible envers la personne en souffrance.
Jésus a subi l’injustice, les moqueries, les crachats, les coups de fouet, la crucifixion et la mort. Le disciple de Jésus n’est pas au-dessus de son Maître. Les épreuves de l’existence lui font ressembler à Jésus dans sa Passion. Configuré au Christ, le chrétien rejoint l’amour du Père, qui n’est jamais loin.
La perfection du croyant ne dépend pas de la grandeur de ses œuvres mais de son vouloir, de son amour, dans le renoncement jusqu’à la mort.
« Le sang des martyrs, semence de chrétiens », déclarait Tertullien (+240), en Afrique du Nord, à Carthage, dans l’actuelle Tunisie.
Par la grâce pascale de Jésus, mort et ressuscité, les martyrs deviennent source de vie. Dans le témoignage absolu de la mort, le martyr participe à la fécondité de l’amour de Dieu.
La fécondité de nos vies passe par l’acte de foi et le renoncement à notre volonté propre. Maître Eckhart présente alors la foi de la Vierge Marie à l’Annonciation, comme la condition de sa maternité divine : « Aussitôt que Marie eut abandonné sa volonté, elle devint la vraie mère du Verbe éternel et conçut Dieu immédiatement (Lc 1,26s) ». Marie ne s’appartenait plus à elle-même mais à Dieu : « Plus nous nous appartenons, moins nous appartenons à Dieu ».
Si tous les chrétiens sont appelés à témoigner de leur foi, « tous les hommes ne peuvent pas suivre une seule voie ». Chacun annonce le Christ par son exemple et par sa parole de manière originale et personnelle. Il y a le renoncement du martyr dans sa mort, il y a aussi le témoignage du renoncement dans les petites choses : « Il t’est parfois plus pénible de taire un mot que de t’abstenir entièrement de toute parole », commente Maître Eckhart. Dieu regarde le cœur. Et les âmes sont pesées par lui au poids de l’amour. Ceux qui sont fidèles dans les petites choses le sont aussi dans les grandes. Le service quotidien et fidèle dans la vie familiale et professionnelle exige beaucoup d’amour et de sacrifices. Tous les hommes sont appelés à la sainteté dans la vie ordinaire vécue de manière extraordinaire.
Demandons à Dieu le Père par son Fils bien-aimé Jésus-Christ le discernement dans l’amour de l’Esprit Saint.
Demandons à Dieu la grâce d’un regard surnaturel sur notre existence souvent difficile voire chaotique. Puissions-nous voir Dieu en toute chose et toute chose en Dieu.
Demandons à Dieu la grâce de mener une vie qui laisse son empreinte d’amour et de foi dans la mémoire des hommes.
Notre Père. Ave Maria. Gloria.
CD Sylvie Buisset chante Thérèse. Rien que pour aujourd’hui. N° 7. Aimer c’est tout donner.
Quatrième mystère douloureux : le portement de la croix.
De l’Évangile selon saint Marc 15, 21s : « Les soldats requièrent pour porter la croix de Jésus, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, qui passait par là, revenant des champs. Et ils amènent Jésus au lieu-dit Golgotha, ce qui se traduit par lieu du Crâne. »
Simon de Cyrène a rencontré Dieu en la personne de Jésus souffrant sur le chemin du Calvaire. Il rentrait fatigué après le travail aux champs et voilà qu’il est choisi d’office par un soldat romain pour aider Jésus à porter sa croix. Ce qui paraissait aux yeux du monde, comme une corvée et un moment de malchance, s’est avéré un événement de grâce. Libéré du mal au contact de la sainteté de Jésus, son esprit a prié au rythme du Cœur sacré de Jésus. Il lui a adressé quelques mots qui font partie du secret au Ciel. Son cœur a été lavé de ses péchés par le regard de reconnaissance et d’amour de Jésus. Ses péchés ont été expiés par son acte de charité.
Le cœur de Simon de Cyrène s’est enflammé d’amour au contact physique et spirituel de Jésus, sous le dur bois de la croix. Ce faisant, Simon de Cyrène était plus proche de Dieu que jamais. Maître Eckhart distingue en Jésus ses forces supérieures qui lui faisaient posséder et jouir de la béatitude éternelle et ses forces intérieures qui restaient à la même heure dans les plus grandes souffrances. En Jésus se trouvaient unies et la béatitude divine et la douleur humaine. Les deux natures du Christ Jésus, divine et humaine, sont unies « sans confusion ni changement, sans division ni séparation », comme le définit le Concile œcuménique de Chalcédoine en l’an 451.
Son geste de quelques minutes a reçu une valeur éternelle. Sans le savoir, il a participé à la Rédemption de l’humanité.
Cette rencontre a bouleversé sa vie. Il a découvert la présence divine en la personne d’un condamné épuisé de fatigue. Habité par la grâce, Simon de Cyrène a loué Dieu le Père en communion avec Jésus. Désormais il verra le monde à travers le regard de Jésus.
Prions pour les malades.
Prions pour tous ceux qui prennent soin des autres dans leurs souffrances : les parents envers leurs enfants, les éducateurs, les infirmières et les médecins.
Rendons gloire à Dieu pour tous les gestes d’humanité, de solidarité et de tendresse qui sont vécus chaque jour.
Notre Père. Ave Maria. Gloria.
CD Sylvie Buisset chante Thérèse. Rien que pour aujourd’hui. N° 12 Ta Face.
Cinquième mystère douloureux : La mort de Jésus.
De l’Évangile selon saint Marc 33s : « Quand il fut la sixième heure, l’obscurité se fit sur la terre entière jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième heure Jésus clama en un grand cri : « Élôï, Élôï, lama sabachthani », ce qui se traduit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ».
Sur la croix, le corps de Jésus porte en lui les péchés de l’humanité entière. À l’image d’une éponge imbibée de vinaigre et de fiel, le saint corps de Jésus est imbibé du péché, c’est-à-dire du rejet de Dieu dans l’ignorance et l’orgueil. « Dieu l’a fait péché pour nous », écrit saint Paul ( 2 Co 5,21). C’est ce péché du monde pris par lui qui ressent l’abandon de Dieu bien au-delà des tortures physiques de la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ».
Mais Dieu n’a pas abandonné son Fils bien-aimé, qui s’est dépouillé de la gloire qui était la sienne, dès avant la fondation du monde, pour accomplir la volonté aimante de Dieu le Père qui veut le salut de l’humanité.
« Dieu ne se donne qu’à sa propre volonté », enseigne Maître Eckhart. C’est pourquoi Dieu exalte son Fils Jésus dans la résurrection car il a accompli la mission confiée : « Tout est accompli ».
« L’homme doit apprendre en tous les dons à se désapproprier de lui-même et à ne rien garder en propre, ni rien chercher, ni utilité, ni plaisir, ni intimité ; ni douceur, ni récompense, ni royaume des cieux, ni volonté propre. Dieu ne s’est jamais donné et Il ne se donne jamais dans un vouloir qui lui soit étranger. Il ne se donne qu’à sa propre volonté. Mais là où Dieu trouve sa volonté, alors Il se donne et se laisse entrer en cette volonté avec tout ce qu’Il est. Plus nous nous désincorporons de nous-mêmes, plus véritablement nous nous incorporons à Lui », enseigne Maître Eckhart aux novices dominicains.
La mort représente le renoncement absolu à la vie ; le dépouillement total, la pauvreté sans limites. Loin d’être la dégringolade finale dans le vide et le néant, la mort rapproche l’homme de sa résurrection. Elle est à célébrer comme l’acte majeur d’une vie et le sommet d’une existence, porte du passage à la Vie éternelle. « Je ne meurs pas, j’entre dans la vie », déclarait sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face. Union de la volonté croyante des chrétiens avec la volonté de Dieu. Communion des volontés, transformante dans l’amour.
Prions pour que la mort soit célébrée dignement dans nos églises.
Prions pour que le Seigneur nous accorde de mourir en accomplissant sa volonté.
Prions pour ceux qui sont morts aujourd’hui ou qui vont mourir ce soir.
Notre Père. Ave Maria. Gloria.
CD Sylvie Buisset chante Thérèse. Rien que pour aujourd’hui. N° 9. Non, je ne meurs pas.
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Prière finale : Seigneur notre Dieu, que la splendeur de la Résurrection nous illumine, pour que nous puissions échapper à l’ombre de la mort et parvenir à la lumière éternelle dans ton Royaume. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
Bénédiction : Que le Seigneur qui nous a sauvés par sa croix soit pour nous la résurrection et la vie. Amen.
Chants : Sylvie Buisset chante Thérèse. Rien que pour aujourd’hui.
CD Sylvie Buisset chante Thérèse. Rien que pour aujourd’hui. N° 14. Tu nous aimes Marie.
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