Salut Sainte Croix !
« Salut Sainte Croix, Salut notre unique espérance ! »
Elle nous enseigne la Croix du Sauveur, il nous faut la contempler, garder nos yeux fixés sur elle, c’est bien pour cela que nous l’accrochons sur nos murs que nous la portons autour de notre cou. Nous voulons sans cesse l’avoir sous les yeux, car c’est par elle que le salut nous a été obtenu. Cet objet abjecte de torture et devenu l’autel glorieux où toute notre nature fût rachetée pour la vie nouvelle !
Et tout dans cet objet parle, dit ce que Dieu fait ! Ca forme n’est pas un hasard, cette croix fait écarter les bras au Fils cloué dessus, il a ouvert large ses membres sauveurs, pour accueillir un maximum de ces frères en son sein. Et la forme même de l’objet du supplice montre ce qui est en train de se passer. Une croix c’est l’union d’une barre horizontale et d’une barre verticale. La première renvoie à la terre, à l’horizon visible, et la seconde renvoie au ciel. Et sur cette croix, à la jonction entre l’horizontal et le vertical, comprenez entre la terre et le ciel, pile à cette jonction se trouve le cœur du Sauveur. Ce cœur qui a tant aimé les hommes !
Puis, de quelle matière est faite cette croix : de bois ! Mon Dieu que l’arbre te sert à dire de chose dans ta création ! Le bois est une matière qui ne meure jamais vraiment. Même sans sève, il continue de bouger ! On en sait quelque chose dans un pays avec autant d’humidité, certaines portes et fenêtres ne ferment plus en été ! Le bois bouge même mort, est-il vraiment mort s’il bouge ? Celui qui meure sur le bois qui bouge encore, va-t-il vraiment rester dans la mort et ne plus bouger ?
Ce bois fût la source du péché qui est la raison de cette mort ! Adam a voulue voler le fruit du bois. Il a étendu la main pour prendre ce qui ne lui revenait pas. Le nouvel Adam a du étendre à son tour sa main sur l’arbre pour racheter cela, et devenir lui-même le fruit de l’arbre donné à tous.
On ne peut plus voire le bois, cette matière si noble, de la même manière. C’est par le bois de la croix que nous sommes des vivants, chaque arbre, chaque meubles, dois sans cesse nous susciter une action de grâce et une salutation : « salut sainte croix, salut notre espérance »
Cet autel végétal n’est pas couché au sol, il est planté dans la terre et dresser vers le ciel. Les textes de ce jour insistent sur cette dimension d’élévation du Fils de l’Homme. La croix place la chair du Christ entre ciel et terre. Relié à la terre et tendu vers le ciel. Planté comme un arbre cherchant de ses racines de quoi se nourrir, tout en étant tendu vers le ciel pour y capter la lumière. Le Christ par cette élévation sur la croix enseigne que notre vie se trouve elle aussi tendue entre ces deux réalités : la terre et le ciel. Notre vie naturelle trouve ses ressources par la terre, et notre dépouille mortelle y retournera, et notre âme nous fait lever les yeux vers les réalités célestes. Mais cette matière, ce bois, entres les deux, nous rappel sans cesse que c’est par la matière que nous allons au spirituel, c’est par le limité que nous allons à l’infini, c’est par notre propre mort que nous renaissons à la vie. Laissons-nous aspirer par cet élan qu’insuffle le sauveur, qui prend avec lui toute l’humanité.
Je ne résiste à l’envie, pour soutenir notre méditation, de citer quelques versets de l’hymne du Vexilla Regis, qui s’adresse à la Croix elle-même, traduits du latin :
« Bel arbre resplendissant, éclatant de lumière, tu es paré de la pourpre royale, tu fus élu comme l’arbre le plus digne de porter ce Corps très saint, de toucher à ses membres.
Heureuse croix, où pèse la rançon du monde, par qui l’enfer a tremblé en son empire, heureuse est tu de porter ce fruit de vie, et les peuples rassemblés applaudissent ton triomphe
Salut sainte Croix, salut notre unique espérance, salut autel qui portas l’Agneau sans tache, de par la grâce de sa Passion très sainte, la Vie a enduré la mort et la mort rendu la Vie. »
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