Tout s’est joué en un seul regard. Pour notre plus grand malheur et pour notre plus grand bonheur.
Quoi de plus faible qu’un regard ! Un regard, ce n’est rien ! C’est un instant. C’est une simple direction des yeux. Et pourtant, un seul regard peut être destructeur lorsqu’il est porté sans amour. Et au contraire, quand un regard est pur, il est capable de redresser les courbés et de consoler les affligés.
Dans le regard d’Eve qui écoute le serpent des origines et désire le fruit est contenu la déchéance de l’humanité entière qui se détourne de Dieu et va à sa perte. Eve, conçue elle aussi sans la tâche du péché, a laissé son regard la détourner de la source de la pureté. Elle détourne son regard de Dieu et charrie avec elle le monde dans la boue de la révolte contre le créateur.
Le salut, ou plutôt la malédiction du monde s’est jouée dans ce simple regard ! Faiblesse immense dans laquelle Adam et Eve nous ont plongé. Faiblesse immense de pouvoir tout perdre en un seul mouvement des yeux.
L’humanité, perdue dans le brouillard du péché, ne pouvait alors plus regarder vers son créateur. Et voilà que Dieu a eu l’admirable bonté de poser à nouveau son regard sur une femme, sur une Eve nouvelle. A celle-là, il lui a donné un regard pur pour qu’elle puisse dire oui, pour qu’elle puisse se tourner vers son créateur et permettre au Fils de Dieu de venir en elle sauver le monde.
A ce regard purificateur de Dieu, Marie a dit oui et en elle l’humanité a de nouveau regardé vers la lumière pour en être remplie. Fiat. Et le Verbe s’est fait chair. Dans le regard de Dieu posé sur Marie se joue le salut du monde. Dans la réponse de Marie qui répond à ce regard en tournant le sien vers Dieu, l’humanité est réconciliée avec Dieu. Un échange de regard ! Tout s’est joué dans l’échange de deux regards amoureux qui s’appellent et se répondent.
Marie, la toute pure, celle qui a été conçue sans la tâche du péché originel ! Marie n’a fait qu’accepter la proposition du regard divin qui purifie. Et ce faisant, elle est devenue éclatante de beauté. « Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. » (Ap 12)
Cette beauté de Marie arrête tous les regards. Elle arrête tous nos regards pour que nous aussi nous regardions vers le ciel et cessions de nous détourner de ce Dieu qui nous désire et nous appelle.
Le regard de Dieu posé sur Marie appelle sa réponse immaculée, mais pas seulement. Nous sommes nous aussi entraînés dans cette valse amoureuse qui plonge dans la lumière divine.
Plus encore que dans le regard impur d’Eve, tout se joue pour nous dans ce regard nouveau de Marie. Les regards croisés de Dieu et de Marie nous entraînent dans la gloire du ciel en nous invitant à nous plonger nous aussi dans cette beauté éclatante de l’Immaculée Conception.
Le salut n’est qu’un regard ! Regard de Dieu et regard de la créature qui se tourne vers lui ! Marie est la première à avoir posé ce regard. Elle a accueilli le Fils de Dieu en son sein. En la regardant nous sommes purifiés par la beauté dont elle resplendit : la beauté de l’amour de Dieu qui nous est donné dans le Christ Jésus.
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