« Impur, impur. » doivent crier les lépreux à l’approche des villes et de tout personne qui pourraient croiser leur chemin. Nous comprenons bien pourquoi la Loi du Lévitique impose une telle horreur. C’est qu’il ne faut pas contaminer de cette maladie le reste de la population.
Devant un mal si terrible et surtout absolument incurable, la seule solution c’est la mise à l’écart. On concède uniquement aux pauvres malades le droit de vivre quand même tant bien que mal en attendant la mort certaine.
La lèpre est dans la Bible le symbole du péché qui est lui aussi une maladie terrible et incurable. Le péché nous fait attendre la mort éternelle dans la souffrance de l’éloignement de l’amour pour lequel nous avons pourtant été créé. Le pécheur déjà à demi mort attend la mort éternelle en survivant tant bien que mal et en cherchant dans ce monde quelques consolations à l’Amour véritable qu’il a perdu pour de bon.
Mais si les hommes sont impuissants et donc cruels avec les lépreux, ce n’est pas le cas de Dieu envers le pécheur. « Un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. » (Mc 1)
Jésus n’a pas peur d’avoir la lèpre et il accueille le lépreux. Jésus n’a pas peur du péché qu’il a vaincu dans le désert pendant 40 jours, qu’il a vaincu en mourant sur la croix et en ressuscitant le troisième jour. Et Jésus accueille le pécheur afin de le relever. Il l’attire à lui pour lui redonner la vie, pour lui redonner le paradis qu’il avait jadis perdu. Les lépreux ne devaient pas entrer en ville. Les pécheurs peuvent eux désormais entrer dans le Royaume de Dieu.
Saint Paul se fait l’imitateur du Christ et par là nous montre les sentiments profonds qui habitent Jésus : « En toute circonstance, je tâche de m’adapter à tout le monde, sans chercher mon intérêt personnel, mais celui de la multitude des hommes, pour qu’ils soient sauvés. » (1Co 10) Voilà le désir profond du Christ et de tous ses véritables disciples. S’adapter au pécheur pour lui donner la vie véritable afin qu’il puisse approcher et entrer dans la ville sainte.
Mais… Non, il n’y a pas de « mais ». Il n’y a que le don gratuit du salut offert à tous sans condition sauf la condition d’accepter d’être guéri de sa lèpre, d’être pardonné de son péché et de s’en détacher. Ce n’est pas un « mais », c’est le Royaume ! Le Royaume c’est la purification de nos péché et le retour à l’Amour de Dieu en nous.
Le lépreux demande à Jésus d’être guéri de sa lèpre et Jésus le purifie immédiatement. Le pécheur qui accepte de laisser de côté son péché est instantanément pardonné par le Christ qui l’accueille dans son Royaume sans autre forme de procès.
« Frères [dit saint Paul aux Corinthiens], en tant que coopérateurs de Dieu, nous vous exhortons à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Jésus. » (2Co 5) Quel lépreux dirait non à la guérison ? Quel pécheur refuserait que Jésus lui manifeste son amour et qu’il entre ainsi dans la famille des biens aimés de Dieu ?
C’est aussi simple que cela. Laisser la puissance de la grâce, la puissance de l’amour de Dieu se déployer en nous. Rien n’est trop impur pour le Christ. Rien n’est incurable. Nous n’avons plus à rester loin et à crier « impur, impur ». Nous sommes purifiés par ce Dieu fait homme qui nous aime et veut par-dessus tout nous sauver et nous ramener avec lui dans la gloire du paradis.
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