« Détruisez ce Temple et en trois jours le je relèverai. » Jésus donnerait-il l’ordre de détruire le Temple ? Ou bien dit-il que lorsque le Temple serait détruit, il le relèverait ? L’évangéliste précise après coup que Jésus parlait du sanctuaire de son corps.

C’est que l’Église, le Temple et le Corps du Christ sont des réalités qui s’imbriquent l’une l’autre.

Le Temple, le bâtiment n’est qu’un bâtiment. Il est le lieu où l’Église se réunit mais il n’est pas l’Église. Il peut être détruit mais en aucune manière l’Église du Christ se pourra être détruite. Ce bâtiment est le symbole de l’institution de l’Église. L’institution n’est que le bâtiment. On peut l’attaquer, lui faire du mal, voire la détruire cette institution. Mais aussi complète que puisse être la ruine du bâtiment ou de l’institution, cela n’attaque pas l’Église du Christ.

Le Christ a donné sa vie, on ne l’a lui a pas prise. « Ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne » dit Jésus. Il a livré son corps, mais en vue du salut et de la résurrection. En trois jours son corps a été relevé pour vivre dans la gloire. Son corps est passé par la mort mais il a été transfiguré par la résurrection.

Il est en de même avec l’Église. Le corps, c’est-à-dire le bâtiment, l’institution doit être donné. Il est donné dans le combat que mène l’Église contre les forces du mal. Dans ce don, le corps est détruit. Nos églises ne sont pas éternelles. Ses institutions ne sont pas éternelles. Elles sont belles comme était beau le Temple de Jérusalem. Elles sont utiles ces institutions. Mais si elles ne sont pas données comme le Christ se donne sur la croix, elles n’ont aucune valeur.

Les pierres de l’Église sont des pierres vivantes. Le Corps du Christ c’est avant tout le rassemblement des chrétiens dans la grâce du Christ Jésus. Le reste est voué à disparaître. Mais la gloire de la grâce vécue elle ne passera pas. Elle traversera la vallée de la mort et de la destruction pour vivre à tout jamais dans la gloire.

Ne vous arrêtez pas trop à regarder le Temple et toute sa gloire. Il n’en restera pas pierre sur pierre. Ne vous arrêtez pas trop à regarder l’institution, mais attachez vous à vivre de la grâce de Jésus. C’est cela qui perdurera pour la vie éternelle. Le reste sera purifié par la croix et la mort.