Les rois mages sont les premiers routiers de l’histoire. Leur histoire est simple. Ils ont quitté leurs palais, ils ont suivi une étoile et ils sont repartis par un autre chemin après avoir rendu hommage au Christ.
1. Les rois mages ont quitté leur palais. Voici quelques passages extraits du départ routier.
- As-tu songé que pour avoir accès à la route, il faut commencer par sortir de ta maison et de toi-même, renoncer à ton égoïsme, à ton confort, à ta sécurité, rechercher ce qui est difficile et vouloir vivre rudement ?
- Veux-tu demeurer viril et sobre, n’être esclave ni de tes caprices, ni des modes, ni des erreurs du jour, et garder toute ta vie une âme de pauvre ?
Voilà la première étape de notre vie de routier : sortir de chez soi, sortir de soi, quitter ce qui nous rend esclave pour prendre la route.
2. Les rois mages ont été guidés par une étoile. Si nous voulons avancer et ne pas tourner en rond comme l’ont fait les israélites dans le désert, il nous faut une étoile pour notre vie. Dans notre recherche de qui nous sommes et dans notre recherche de Dieu, il nous faut un guide. Sans ce guide, nous risquons fort d’utiliser beaucoup d’énergie pour n’arriver jamais nulle part. Vous le voyez bien, une journée sans un but, ne serait-ce que celui de se reposer, est une journée qui ne mène nulle part.
Le cérémonial du départ routier nous montre cette étoile.
- As-tu compris […] qu’un routier scout doit aimer passionnément la vérité […] ? Veux-tu, en toute chose, rechercher humblement le vrai et servir librement l’ordre retrouvé sans écraser les autres sous le poids de ta découverte ?
- Veux-tu faire aujourd’hui mieux qu’hier et demain mieux qu’aujourd’hui ?
- Promets-tu de ne jamais regarder la vie comme une partie de plaisir, mais comme une mission dont rien ne doit te détourner ? Es-tu décidé à travailler et à combattre sans jamais oublier que le règne du Christ est le but de ta route ?
C’est le Christ que nous recherchons. Nous le faisons humblement en cherchant à chaque instant la vérité sur nous même et sur les autres. Chaque jour nous voulons faire un peu mieux pour nous conformer à cette vérité que nous découvrons humblement. La voilà notre étoile.
Les rois mages n’ont pas pris le chemin d’Hérode, cet autre roi. Ils ne se sont pas laissés entraînés par l’esprit du monde qu’ils ont rencontré sur leur route.
- Hérode par son attitude les invite à la mollesse des palais royaux. Mais les mages ne s’arrêtent pas trop longtemps chez lui. Ils repartent aussitôt puisque levant la tête ils ont aperçu à nouveau l’étoile qui les guide : le service et la recherche de la vérité. Ils se remettent en marche. Important sur la route de toujours la reprendre.
- Les mages ne sont pas tombés dans le piège de la peur de ce que Dieu allait leur demander ! Cette mauvaise crainte de Dieu. La peur qu’il puisse changer nos vies et nous demander ce que nous n’avons pas la force de faire. Ils ont marché vers la lumière et la vérité et sont allés jusqu’au bout.
- Les mages ne sont pas tombés dans le piège de l’orgueil. Hérode voulait conserver son titre de roi et ne voulait personne au-dessus de lui. On ne peut arriver à la crèche et à la rencontre avec le Christ que si on accepte qu’un autre prenne la place. Il faut accepter de donner la place dans notre cœur à la présence d’un plus puissant que nous. Mais un plus puissant qui n’est qu’un enfant emmailloté dans une mangeoire. Les mages eux, ils se sont mis à genoux devant cet enfant, reconnaissant ainsi que leur royauté et leurs richesses ne sont rien. Ils ont offert tout cela à l’enfant Jésus.
3. Les rois mages sont repartis par un autre chemin. Le routier reçoit un bâton fourchu.
Un bâton pour « manifester la fidélité au sol ancestral ». Comme les rois mages, nous marchons les pieds bien sur terre. Nous nous mettons à la suite du Christ avec tout ce que nous sommes. Nous portons les fardeaux de notre nature humaine, mais également toute la beauté et les qualités que le créateur a déposées en nous.
Un bâton fourchu pour manifester l’ouverture de notre cœur. Sachant qui nous sommes et d’où nous venons, nous sommes résolument tournés vers Dieu et vers nos frères. Le routier scout n’est jamais recroquevillé sur lui-même. La longue route qu’il traverse à la recherche du Christ ne l’enferme pas dans ses pensées, mais bien au contraire le fait sortir de lui-même en quête de service à rendre, en quête de personnes à qui parler de cette rencontre avec le Bon Dieu ; bref, en quête de personnes à aimer.
Être routier, c’est prendre le chemin guidé par l’étoile de la vérité. C’est demeurer sur ce chemin sans se laisser arrêter par le monde. C’est prendre un autre chemin, celui d’une humanité qui ouvre son cœur à la présence du Christ qu’il a rencontré dans l’humilité en se mettant à genoux devant l’enfant de la crèche.
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