Les oiseaux chantent entourés d’épines
jevismafoi.com ; le 1er janvier 2023
La liturgie de l’Église catholique inaugure l’année nouvelle en se confiant à l’intercession de la Vierge Marie, la Mère de Dieu.
Le 1er janvier correspond aussi à la Journée mondiale de la Paix.
Dans les familles, les mères donnent la vie et elles s’évertuent à tisser des relations de paix entre les enfants menacés souvent par la rivalité, la jalousie et l’ambition.
Saint François de Sales aimait à rappeler l’image de l’oiseau qui chante au milieu des épines. Alors que nous sommes menacés par la guerre, la pénurie et la Covid, nous chantons la gloire de Dieu en priant pour la paix, œuvre commune confiée à tous les hommes de bonne volonté.
Au XIIe siècle, un moine de Canterbury évoquait le mystère de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie, conçue sans péché, à partir de l’exemple de la châtaigne « qui est conçue, nourrie et formée sous les épines, mais qui reste toutefois à l’abri de leurs piqûres[1] ».
Ne nous laissons pas voler la paix intérieure. Il y a une vie de l’âme qu’aucune épreuve, maladie ou souffrance, ne peut anéantir.
Commençons l’année en nous tournant vers la Vierge Marie, la Mère de Dieu. Ce que nous vivons, elle l’a vécu avant nous : le pèlerinage de la foi sans tout comprendre à l’avance, la mort de son Fils sur la croix quand « une épée a transpercé son cœur » (Lc 2,35), l’expérience de la grâce pascale dans la résurrection de Jésus.
Nous pouvons invoquer la Mère de Dieu sous le vocable de Notre-Dame des commencements. Présente aux commencements des étapes fondamentales du Salut, Marie continue d’accompagner l’Église dans sa marche vers Dieu.
En ce premier jour de l’an, confions-nous à Marie, « la première chrétienne », « la nouvelle Ève », la femme nouvelle qui défait le nœud fait par Ève, « la première Église ».
Un chant populaire invoque Marie comme « la première en chemin ». Elle nous entraîne par son exemple de foi à la suite de Jésus.
Dans la chapelle du Rosaire à Vence (Alpes Maritimes), Henri Matisse (Nice, 1954) a peint un chemin de croix où Marie marche devant Jésus qui porte la croix. L’artiste a commenté ainsi l’Évangile en accordant à la Mère de Jésus un rôle actif de communion au mystère de la Rédemption. Au lieu de la représenter à la suite de Jésus, la présence de Marie est mise en valeur comme « la première en chemin », vers le Calvaire.
Le psychiatre Viktor Frankl (1997) a constaté dans ses études que la personne humaine peut traverser de grandes souffrances, comme la maladie ou la prison, à condition que ces chocs émotionnels aient un sens. Autrement la douleur pourrait pousser au désespoir ou au suicide .
Offrons à Dieu, en communion avec la Vierge Marie, nos angoisses et nos projets, nos soucis et nos joies. Nous deviendrons alors collaborateurs du mystère de la Rédemption en faisant corps avec le Corps du Christ, qui s’est offert au Père sur la croix pour le pardon des péchés. Ceci dépasse nos forces. Mais rien n’est impossible à Dieu, l’Esprit Saint peut faire de nous « une éternelle offrande à la gloire de Dieu » (prière eucharistique n°3).
Nos actions auront alors un sens, une direction et une finalité ; nous ressentirons au plus profond de nous-mêmes l’élan de la foi, de la charité et de la prière dans l’espérance.
Bonne et sainte année 2023 !
[1] Eadmer (v. 1060-1126), De conceptione 10. Cité dans le Dictionnaire encyclopédique de Marie, Pascal-Raphaël AMBROGI et Dominique LE TOURNEAU, DDB, Artège, 2015. P. 568.
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