Si vous êtes déjà allés au cinéma pour voir un film en 3D, vous vous êtes probablement amusés à un moment ou à un autre du film à enlever les lunettes qui vous sont fournies pour voir ce que ça fait. Et bien, force est de constater que sans les lunettes, on ne voit pas grand-chose, ou qu’en tout cas, on rate l’essentiel de ce qui nous est proposé de regarder.
Le mystère de l’Eucharistie que nous célébrons aujourd’hui est aussi un mystère en trois dimensions que nous ne pouvons pas voir à l’œil nu. Pour apprécier la réalité de l’Eucharistie, il nous faut mettre les lunettes de la foi, sans quoi nous risquons de n’y rien comprendre du tout.
« Ce qu’on ne peut comprendre et voir, notre foi ose l’affirmer, hors des lois de la nature. » dit la séquence. Quelqu’un qui n’a pas la foi entre dans une église pendant la messe et il ne comprend rien de ce qui s’y passe. Il ne peut pas comprendre la ferveur des fidèles. Il ne peut pas comprendre pourquoi ils se mettent à genoux pendant la consécration. Il ne peut pas comprendre pourquoi il reçoit dans ses mains ou sur sa langue ce petit rond blanc avec tant de respect !
En revanche, celui qui a la foi ne voit pas la même réalité. Il voit trois dimensions qui sont cachées au commun des mortels.
La première dimension, c’est que le pain qui est sur la patène et le vin qui est dans le calice ne sont plus du pain et du vin. Ils ont été transformés en corps et en sang de Jésus. « L’une et l’autre de ces espèces, qui ne sont que de purs signes, voilent un réel divin. » dit encore la séquence. Le pain n’est plus du pain, c’est le corps de Jésus qui est réellement présent, même s’il ressemble toujours à du pain. Le vin n’est plus du vin dans le calice, c’est le sang de Jésus, même s’il ressemble encore à du vin. Jésus se rend présent à la messe en nous donnant son corps et son sang. Seule la foi nous permet de le voir, puisque nos yeux continuent de croire que c’est toujours du pain et du vin. Seules les lunettes de la foi nous permettent de voir ce qu’il y a vraiment sur l’autel.
La deuxième dimension, invisible à l’œil nu, c’est le mémorial de la passion du Christ. Lorsque sur l’autel se trouvent le corps et le sang de Jésus, nous sommes transportés au pied de la croix. Lorsque le prêtre élève l’hostie et le calice et dit : « Par lui, avec lui et en lui, à toi, Dieu le Père tout puissant dans l’unité du Saint Esprit, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles. » c’est vraiment le Christ qui s’offre à son Père par le sacrifice de la croix. Nous n’assistons pas à une simple réunion de chrétiens lorsque nous allons à la messe, mais, toujours si nous mettons les lunettes de la foi, nous participons au Christ qui s’offre en sacrifice sur la croix. Nous sommes alors entraînés par le Christ dans le don de nous-mêmes à son Père. Avec le Christ nous mourrons et avec lui nous ressuscitons.
La troisième dimension cachée a elle-même deux dimensions. C’est la dimension de la communion. Le corps et le sang du Christ nous sont donnés à manger pour que nous soyons en communion avec Dieu. Lorsque nous mangeons le pain qui est le corps de Jésus, nous sommes unis à lui. Si nous avons la foi, alors en mangeant le pain nous ne faisons plus qu’un avec Jésus. Nous sommes en communion avec lui, c’est-à-dire nous sommes « unis avec ». Et lorsque nous sommes unis à Jésus, nous sommes unis à Dieu son Père avec qui il est lui-même en communion. « Le Père et moi nous sommes un. »
Cette communion a une deuxième dimension : lorsque nous sommes unis au Christ, nous sommes aussi unis les uns aux autres. Vous avez déjà vu un ostensoir : cet objet dans lequel on met l’hostie pour l’adoration. Depuis le centre où se trouve l’hostie partent des rayons. Nous sommes un peu comme les pointes de ces piques. Plus nous nous rapprochons du corps de Jésus et plus les rayons se rapprochent. Plus chacun d’entre nous est unis à Jésus et plus nous sommes en communion les uns avec les autres.
L’Eucharistie est donc vraiment une réalité cachée qu’on ne peut découvrir que si on a la foi. On découvre que le corps du Christ nous est donné. On découvre qu’avec le Christ on est offert à Dieu son Père. On découvre qu’on ne fait qu’un avec le Christ et avec nos frères.
Demandons au Christ de faire grandir notre foi en ce grand mystère afin que nous puissions voir et vivre toutes les dimensions de ce cadeau qu’il nous fait chaque fois que nous venons à la messe.
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