Je ne suis pas certain qu’on réalise bien ce qui se passe sous nos yeux quand on contemple Jésus en croix. Je suis même certain qu’il nous est impossible de comprendre l’infini amour de Dieu qui donne sa vie pour nous. Il ne meurt pas seulement pour nous, il donne sa VIE. Il nous donne tout ce qu’il est.

Mais, même si on ne comprend pas tout, on peut regarder, contempler et entrevoir l’amour de Dieu. Ce qui nous est proposé aujourd’hui, c’est de le faire avec la Vierge Marie.

Marie voit son fils mourir. Et comme toute maman, elle souffre avec son fils. Elle a de la compassion pour lui. C’est-à-dire, qu’elle souffre avec lui. Avoir de la compassion pour ceux qui souffrent. Ne pas fermer les yeux à leur souffrance, mais les accompagner. Souffrir avec eux même si cela nous plonge dans notre impuissance face à l’étendu du mal qui ronge ceux que j’aime.

Mais évidemment, ce qui se passe au pied de la croix est bien plus profond que cela encore. La compassion, c’est fondamental, mais la compassion de Marie pour son fils, c’est bien plus encore. Non seulement Marie souffre avec son fils, mais elle souffre aussi la même souffrance que son fils. Et cette souffrance de Jésus, ça n’est pas d’abord les clous et la couronne d’épines. Cette souffrance de Jésus, c’est d’avoir pris sur lui le péché du monde. Toute l’étendue du mal s’abat sur lui pour qu’il le fasse mourir et qu’il ressuscite nous donnant ainsi d’être libérés du péché.

Marie porte avec Jésus ce mal. Elle qui est sans péché, elle porte par sa compassion le péché du monde avec son Fils. Et c’est pour cela qu’elle devient au pied de la croix notre mère. « Femme, voici ton Fils. » En étant unie à son Fils, elle prend sur elle notre péché. En prenant sur elle notre péché, elle meurt et ressuscite avec le Christ et ainsi, elle nous enfante à la vie éternelle.

Ce que Marie fait parfaitement, nous devons le faire un peu les uns pour les autres. Notre compassion devant la souffrance n’est pas pour nous chrétien un simple sentiment, c’est la collaboration avec le Christ dans l’œuvre de la rédemption.