UN FUTUR BIEN PRESENT

Frères et sœurs, ça va chauffer ! Vous l’avez entendus comme moi de la bouche de Jésus lui-même, il nous annonce : guerres, catastrophes naturelles, famines, calomnies, et persécutions…Charmant programme. La bande annonce ne donne pas tellement envie d’aller voir le film, sachant qu’en plus, nous faisons partie intégrante du scénario !
Et en plus Jésus parle de ces catastrophes alors que certains sont en train d’admirer la beauté du Temple. Imaginez un peu, vous êtes assis dans cette belle cathédrale et vous dites à voix haute : « c’est quand même beau ! » et votre voisin enchaîne de suite : « et bien ce sera détruit entièrement, il y aura aussi la guerre, et des catastrophes ». Cela doit légèrement couper court à la conversation, et laisser un blanc gênant…
La question se pose donc, pourquoi parler de la fin des temps ? On pourrait très bien se dire, après tout, « vivons ce que l’on a à vivre au présent, et laissons ces questions de côté, on verra bien plus tard ». Eh bien, il y a plusieurs raisons qui nous incitent à nous pencher sur la fin des temps.
La première, la plus évidente, et qui pourrait se suffire à elle-même, c’est que Jésus en parle ! Le Verbe fait chair ne prend jamais la parole pour ne rien dire. S’il parle, il attend de nous une écoute. On ne peut ignorer aucune parole sortie de la bouche du Fils Eternel, chacune produit son effet propre, et on ne peut en faire l’économie.
Une deuxième raison, qui découle de la première, peut nous permettre de comprendre pourquoi Jésus nous parle de la fin des temps. C’est qu’en réalité, l’avenir a des incidences sur le présent. Que le passé ait des répercussions sur le présent, cela n’est pas difficile à saisir, mais pour l’avenir, ça ne saute pas aux yeux. Et pourtant, on ne peut bien se diriger que lorsque l’on sait où l’on va. Un vieux proverbe de marin dit qu’il n’y a de vent favorable que pour celui qui sait vers où il mène son navire. Notre but détermine grandement notre voie elle-même, et la manière de la parcourir. Si je compte faire l’ascension du Piton des Neiges, une paire de savates deux doigts risque d’être un peu légère…Or le Seigneur nous avertis que nous aurons à passer par certaines « épreuves » et donc il serait bon que nous soyons équipé convenablement !
Cette description de la fin n’est pas tellement là pour susciter de la peur, mais bien plutôt pour nous préparer. Jésus nous rend capable de reconnaître des signes et donc de ne pas nous effrayer.
Le Seigneur sait déjà que nous connaîtrons des combats, et des combats violents. Non seulement le monde dans son ensemble, mais aussi chacun d’entre nous. Malgré ce tableau apocalyptique : Jésus est rassurant. Le monde va trembler, notre petit monde à chacun de nous va trembler, « on vous fera du mal à cause de mon nom, nous dit-il : mais ça va aller, inquiet pas ou, je serai là ! Tout cela ne sera que momentané. »
Le dernier verset de l’évangile de ce jour nous donne la raison de ce discours sur la fin des temps : « vous sauverez vos vies par votre constance ». Voilà pourquoi Jésus nous parle de cette fin, pour susciter en nous de la constance, de la persévérance. Il nous faut garder courage et ténacité dans les tempêtes. Dieu sait que les vents soufflent dans tous les sens. Il nous faut nous tenir prêts, c’est probablement pas fini ! Mais notre constance nous obtiendra le salut. Il n’est pas venu le temps de lâcher les commandements du Seigneur, au contraire, c’est maintenant le temps de la conversion. C’est maintenant qu’il faut lui être encore plus fidèle. « Stat crux, dum volvitur orbis » (la croix est stable alors que le monde vacille) disent les chartreux. Alors restons bien accrochés au mât du navire-Eglise, c’est la croix, celle qui nous a obtenu le salut. Ne nous laissons pas emporter par des courants diviseurs et étourdissants.
N’ayons pas peur face aux guerres, aux épidémies, aux calomnies, aux scandales…« vous sauverez vos vies par votre constance », votre constance à vous ! Gardons bien à l’esprit ce verset quand l’envie de chavirer se fait sentir, et faisons-le consonner avec un autre du livre de l’Apocalypse : « Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises. Au vainqueur, je donnerai de goûter à l’arbre de la vie qui est dans le paradis de Dieu. » (Ap 2.7)
Seigneur, donnes nous la constance dont nous avons besoin, nous voulons être parmi les vainqueurs, nous voulons goûter à l’arbre de la vie qui est dans ton paradis !