L’Église est en fête. Nous faisons mémoire des merveilles accomplis par le Christ Sauveur par l’intercession de sa mère, la Vierge Marie. C’est grâce à la prière des confréries du Rosaire lors de la bataille de Lépante le 7 octobre 1571, que les chrétiens furent libérés de l’oppression des Turcs. C’est ainsi qu’est née la fête de Notre-Dame de la Victoire.
Depuis le mois de septembre 1993, chaque lundi soir dès 20h, une équipe de laïcs sous la responsabilité de sœur Thérèse-Bénédicte, dominicaine, et accompagnée par le frère Manuel, dominicain, anime en direct la prière du Rosaire en direct sur les ondes de radio Arc-en-ciel.
L’Évangile de Jésus le Christ est prié avec la foi et le cœur de Marie. La foi de la Vierge est la foi de l’Église.
La prière à la radio rejoint les familles et les personnes isolées dans leurs maisons, les personnes détenues dans leurs cellules des prisons, les voyageurs dans leurs voitures, les malades sur leur lit d’hôpital … Source de grâces, la prière du Rosaire forme une communauté de croyants, habités par la Parole de Dieu et unis dans l’Esprit-Saint.
Nous porterons dans notre prière liturgique tous ceux qui prient ou qui ont prié le Rosaire avec radio Arc-en-ciel. Eucharistie veut dire action de grâces. Nous rendons grâce au Seigneur pour tant et tant de grâces reçues depuis 30 ans.
Demandons au Seigneur de purifier notre cœur pour le célébrer avec un cœur libre et attentif à sa Parole.
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Homélie.
Pourquoi marche-t-elle si vite, Marie, sur les routes de la Galilée et de la Judée ? Elle est enceinte. Dans son sein grandit seconde après seconde son Fils Jésus, engendré par l’Esprit Saint dans son corps de femme. Habitée par l’Amour divin, Marie se hâte vers la maison de sa cousine Élisabeth qui est enceinte de Jean le Baptiste depuis six mois. Femme et mère, Marie tient à rendre service à sa cousine âgée : préparation des repas, nettoyage, courses, réconfort dans la fatigue … Mais dans le cœur et dans l’âme de Marie, il y a davantage que des travaux ménagers. Marie porte en elle le Messie. Figure de l’Église en sortie, elle a quitté son foyer de Nazareth pour apporter une grande joie messianique dans sa visite à Zacharie et Élisabeth. En arrivant devant leur maison, Marie prononce la salutation habituelle en Israël, signe de paix et de plénitude : Shalom ! Shalom a été probablement la salutation de l’archange Gabriel à Marie lors de l’Annonciation. Le mot grec du Nouveau Testament retenu par saint Luc évoque la joie. Cette joie rappelle les prophéties que Marie connaît par cœur et par le cœur : « Chante et réjouis-toi, fille de Sion » (Zach 2, 14). Le latin Ave reste en deçà de la force des mots hébreu et grec : shalom et kairé, paix et joie.
La visite de Marie à Élisabeth devient une rencontre avec Dieu. Dès qu’Élisabeth entend la salutation de Marie, Jean-Baptiste tressaille d’allégresse dans le sein de sa mère. Élisabeth est remplie de l’Esprit Saint. Âgée et fatiguée, Élisabeth s’écrie d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes ». Judith, libératrice d’Israël face à l’oppresseur, avait été bénie aussi entre toutes les femmes. Cette jeune fille juive, Marie, rayonne l’énergie de l’Esprit Saint reçu à l’Annonciation et à l’œuvre dans son corps. Marie est bénie et toutes les générations la diront bienheureuse comme le chante le Magnificat.
Lors de la prière du rosaire chaque lundi soir sur les ondes radio Arc-en-ciel, Marie rend visite aux familles, aux malades, aux personnes isolées ou en détention dans les prisons réunionnaises. Nombreux sont ceux qui coupent leur téléphone pour ouvrir leur cœur à la visite de la Vierge Marie. Comme à la Visitation, c’est Marie qui prend l’initiative de rendre visite aux Réunionnais. Modèle de foi, de charité et d’espérance, Marie réconforte et porte la grâce du Christ dans les maisons.
Prier le rosaire avec la radio équivaut à accueillir Jésus avec sa Mère, la Vierge Marie. Rencontre heureuse. Jésus est au centre de l’événement : « Le fruit de tes entrailles est béni ». Bénédiction de Jésus répandue dans les cœurs qui devient bonheur : « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? », s’exclame Élisabeth.
Je me souviens d’une carte postale envoyée à l’équipe de l’émission du Rosaire par une femme qui vivait seule entourée d’un champ de cannes. Elle écrivait : « Depuis qu’il y a la prière du rosaire chaque lundi à la radio, le lundi est devenu un jour de fête. » Fête d’Élisabeth, fête de l’Église, fête de la foi à la suite de Marie : « Heureuse, celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui firent dites de la part du Seigneur », déclare Élisabeth.
« La foi est la possession des biens que l’on espère et la connaissance des réalités que l’on ne voit pas », enseigne l’Épître aux Hébreux (Hb 11,1). C’est cette possession et cette connaissance qui font tressaillir de joie les fidèles qui prient.
Au rythme des mystères du Rosaire, des Notre-Père, des Ave Maria des Gloria, la foi grandit de manière personnelle et communautaire, au cœur de l’Église.
Ce ne sont pas uniquement des femmes âgées qui prient le Rosaire. Des hommes et des enfants le prient aussi avec ferveur. Il est arrivé que ce soient des enfants qui conduisent les parents à la prière du chapelet et par la suite à la messe. La prière renforce les liens des couples et des familles : « La famille qui prie ensemble demeure ensemble », disait la devise d’un programme à la radio.
Une belle prière de Mère Teresa manifeste le déploiement de la prière : « Le fruit du silence est la prière, le fruit de la prière est la foi, le fruit de la foi est l’amour, le fruit de l‘amour est le service, le fruit du service est la paix ». Le but de la répétition des Ave Maria est le silence intérieur, de présence et d’union à Dieu, en faisant taire le bruit et la dispersion de l’imagination. Dans l’écoute de l’Évangile, la foi en Jésus grandit. Avec Jésus vient la charité et le service. Très souvent ceux qui prient le chapelet servent dans les paroisses, à la soupe populaire, auprès des malades et personnes isolées …
En ce temps de Synode, le chapelet aide à vivre la communion, la participation et la mission.
En réponse aux paroles d’Élisabeth, Marie a chanté le Magnificat : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur ».
Avec Marie nous louons et nous remercions le Seigneur pour toutes les grâces reçues depuis 30 ans dans la prière du Rosaire sur les ondes de radio Arc-en-ciel.
Magnificat !