L’eau salvifique
Lorsque l’on regarde l’océan longtemps, on a du mal à distinguer avec netteté la ligne d’horizon, si bien que l’eau et le ciel semblent quelque peu mêlés, leur séparation devient flou.
En hébreux le mot « eau » est toujours un pluriel et dans la Genèse, ce pluriel renvoie au “eaux d’en haut” et au “eaux d’en bas”. Le ciel et la mer semblent avoir un point commun.
Et pour cause, l’eau est le seul élément qui se trouve à la fois sur terre et dans le ciel. Il n’y a pas de végétal dans le ciel, et il y a parfois de l’animal. Mais l’eau peut demeurer dans le ciel. Elle vient du ciel et y retourne, tout comme la Parole de Dieu : « La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, ainsi ma parole, qui sort de ma bouche » dit le Seigneur par son prophète. L’eau établis donc un lien entre le ciel et la terre, une transmission de vie, tout comme la Parole de Dieu établis ce contact entre la Source de toute vie et nous.
L’eau nous est vital, comme à tous vivants. « Loué soit mon Seigneur pour notre sœur l’eau qui est très utile, humble, précieuse et chaste ! » prie Saint François d’Assise. Ce qui est commun à tous les vivants, a un rapport intime avec la vie. Notons tout de même cette étonnante caractéristique : un élément aussi nécessaire à la vie est d’une simplicité désarmante, en effet l’eau est incolore, inodore et insipide…Une richesse sans faste !
Pas étonnant que cet élément soit éminemment symbole de vie. Il permet et entretien la vie biologique et Dieu s’en sert aussi comme moyen pour nous donner la vie de la grâce, par le baptême.
Le Christ lui-même renforce ce lien symbolique entre l’eau et le ciel. Lors de son baptême, son entrée dans l’eau ouvre le ciel : « Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer ». Alors qu’elle est naturellement un lien entre le ciel et la terre, l’eau devient, par le biais du symbole, le lien rétablis entre Dieu et les hommes. Et ce lien est vital. Cette descente dans l’eau de Jésus vient rouvrir les écluses du ciel, non plus pour un déluge (dont la fin est annoncée par une colombe, présente à nouveau dans l’évangile) mais pour la douce pluie du ciel. « Cieux répandez votre justice, que des nuées vienne le salut ! »
C’est un mystère de vie surnaturelle qui est à saisir par un élément qui nous est très familier, surtout en cette saison ! Rendons grâce à Dieu pour une telle créature, et pour le don de la vie de la grâce qu’il nous a fait par elle !
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