On raconte qu’un jour, le curé d’Ars a reçu la visite de Lacordaire. Lacordaire était un dominicain, grand prédicateur réputé. Il avait prêché le carême à Notre Dame de Paris ses livres était des best-sellers. Le curé d’Ars était un peu impressionné par ce grand prédicateur qui venait chez lui. D’autant plus que lui-même ne prêchait pas bien et assommait ses pauvres paroissiens de long et pénibles sermons. Le petit curé de campagne ne faisait pas le poids devant le grand prédicateur.

Les foules immenses se tassent dans l’église pour venir l’écouter et boivent ses paroles. Il y a tant de monde que l’on monte sur les confessionnaux pour faire entrer un peu plus de monde dans la petite église.

Après la messe, saint Jean Marie Vianney et Lacordaire se retrouvent. Le curé s’émerveille de tout ce monde et Lacordaire remet les choses à leur juste place : « Moi, les gens montent sur le confessionnal pour m’écouter, mais vous, par vos prêches, vous les faites entrer dans le confessionnal. »

L’un était bon prédicateur, le deuxième était un saint.

Ce qui compte vraiment, ce n’est pas ce qui se voit. Ce n’est pas « la chair et le sang » qui parle et qui nous font juger le monde à la manière des hommes. Ce qui compte vraiment, c’est l’action de Dieu dans à travers nous.

Il nous faut apprendre à juger selon Dieu et non pas selon les hommes. Et pour cela, la seule solution, c’est d’être à l’écoute de la Parole de Dieu qui nous est expliquée par l’Esprit Saint. Bienheureux sommes-nous si nous jugeons selon Dieu et non pas selon les hommes. Bienheureux sommes-nous si ce n’est pas la chair et le sang qui nous guident mais notre Père qui est aux cieux. Bienheureux sommes-nous si nous avons les pensées de Dieu et non pas les pensées des hommes.