La bonté du mariage et la bénédiction qui en découle n’est pas seulement une réalité de l’Ancien Testament qui serait devenue caduque avec la venue de Jésus. Rappelons-nous, Jésus n’est pas venu pour abolir la Loi et les Prophètes, mais bien pour les accomplir.
Jésus ne supprime pas le mariage. Il ne tolère pas non plus le mariage comme si c’était une réalité médiocre. Il élève cette réalité humaine au rang de sacrement. Il accomplit cette réalité pour en faire le signe de son amour pour nous.
Cependant, la vie dans le Christ instaure une réalité nouvelle qui n’existait pratiquement pas dans l’Ancien Testament : la consécration totale de soi-même par la profession des trois conseils de chasteté, pauvreté et obéissance. Voie excellente où l’homme offre à Dieu tout ce qu’il est, tous les aspects les plus profonds de sa vie.
Deux vocations magnifiques qui chacune explique l’autre. Le consacré ne renonce pas à la vie familiale par peur de ses difficultés ou par dégout d’un style de vie mauvais, mais il accomplit de façon radicale l’amour qui s’y vit. Quitter l’amour d’un homme ou d’une femme pour s’enfermer dans un amour égoïste de soi-même serait une vie terriblement ratée.
Et inversement, ceux qui restent dans le monde ont un exemple magnifique lorsqu’ils regardent les consacrés qui leur rappellent par leur mode de vie ce qu’eux-mêmes sont appelés à vivre. Notre famille n’est pas tant ceux que nous aimons d’un amour charnel, mais bien ceux qui font la volonté de Dieu comme le rappelle Jésus dans l’évangile du jour.
Sainte Brigitte que nous fêtons aujourd’hui nous rappelle cette réalité, elle qui a été d’abord mère de famille pour ensuite fonder un monastère. Il ne s’agit pas d’une première partie de sa vie mauvaise pour finir bien finalement. Il y a plutôt chez elle une continuité, un accomplissement. Elle s’est sanctifiée comme mère de famille en aimant son mari et ses enfants, puis comme religieuse en donnant tout son cœur à celui qui était déjà la source de son amour maternel.
Elle rappelle aux laïcs ce qui compte vraiment, à savoir l’amour de Dieu, la charité ; et aux religieux que notre vie n’est pas une fuite de l’amour, mais un amour large et profond, dépouillé des réalités charnelles.