Berger de Betzatha, écoute !

« Pasteur d'Israël, écoute, toi qui mènes Joseph comme un troupeau ; toi qui sièges sur les Chérubins, resplendis » (Ps. 80:2)
Berger de Betzatha, écoute, toi qui conduis cette assemblée comme un troupeau, toi qui dois apporter le feu, brille !
Un changement de berger/bergère est forcément l’occasion pour notre assemblée de se reposer la question de ce qu’est un berger. Je vous propose un petit parcours au travers de la Bible pour y voir plus clair. Je m’adresse d’abord aux nouveaux élus, mais pas que, bien évidement…
Berger, dès l’origine
Ce n’est pas un métier comme les autres que celui de berger. Depuis l’origine de l’humanité, Dieu l’a affublé d’une signification particulière. Les deux premiers frères n’avaient pas la même activité ici-bas :
« Eve donna aussi le jour à Abel, frère de Caïn. Or Abel devint pasteur de petit bétail et Caïn cultivait le sol. » (Gen. 4:2)
Et c’est le sacrifice d’Abel qui fût agrée par Dieu, pas celui de son frère. Dieu aime-t-il plus les éleveurs que les agriculteurs ? Il voulait surtout qu’on lui offre dès la fondation du monde, un agneau…
Jacob lui-même, fils d’Isaac, fils d’Abraham, et Père des douze tributs, était comme ses pères : bergers. Mais pas que lui ! il a même trouvé moyen de tomber amoureux de Rachel, elle-même bergère :
« Il conversait encore avec eux lorsque Rachel arriva avec le troupeau de son père, car elle était bergère. » (Gen. 29:9)
Ce n’est pas un métier d’hommes que de garder les troupeaux. La future épouse de Jacob a en plus une petite particularité…son nom ! Rachel signifie « brebis ». C’est une bergère, elle-même brebis. C’est une bergère qui doit elle aussi apprendre à être conduite par un berger ? Jacob ? Peut-être même mieux : « Pasteur d'Israël, écoute, toi qui mènes Joseph comme un troupeau » Israël, c’est le deuxième nom de Jacob. Rachel est la bergère appelé à être conduite par Dieu lui-même.
Berger c’est le métier de tous les fils de Jacob. Joseph en Egypte, alors qu’ils ne le reconnaissent pas, demande à ses frères : « Quel est votre métier ? et ils répondirent : Tes serviteurs sont des bergers, nous-mêmes comme déjà nos pères. » (Gen. 47:3)
Berger, c’est un métier ! et c’est un métier prenant. C’est un métier dangereux, les troupeaux se font attaquer, et c’est un métier qui pend la tête (pas que, les pieds et les mains aussi !), mais c’est un métier béni par Dieu !
Des bergers qui règnent
Le Dieu de la Bible semble bien avoir une prédilection pour les petits pâtres…Il va même chercher ces pâtres pour en faire des princes, ou de prince qu’ils sont, il en fait des bergers. Bref, il lit les deux ensembles.
Le premier exemple, c’est Moïse. Ce dernier est fait prince d’Egypte par les hommes, Dieu en fait un berger. Souvenez-vous, après avoir fui l’Egypte parce qu’il a tué un garde, il se réfugie en Madian, chez celui qui deviendra son Beau Père : Jéthro. Et dans le mille ! Jéthro est un berger :
« Moïse faisait paître le petit bétail de Jéthro, son beau-père, prêtre de Madiân ; il l'emmena par-delà le désert et parvint à la montagne de Dieu, l'Horeb. » (Exod. 3:1)
Et c’est quand il est berger, et non prince, que Dieu se révèle à lui et en fait le chef, le guide de son peuple pour le sortir d’Egypte. La révélation dans le buisson ardent suit juste le verset que je viens de vous citer.
Et le second exemple, bien sûr, tout le monde l’a en tête :
« [le prophète Samuel] demanda à Jessé : " En est-ce fini avec tes garçons ? ", et celui-ci répondit : " Il reste encore le plus jeune, il est à garder le troupeau. " Alors Samuel dit à Jessé : " Envoie-le chercher, car nous ne nous mettrons pas à table avant qu'il ne soit venu ici. " (1 Sam. 16:11)
David, plus petit de ces frères, petit berger, reçoit l’onction qui fait de lui le roi d’Israël. Il ne va plus conduire des bêtes, mais des hommes. Un peu comme Jésus qui dit à Pierre et André : « venez à ma suite, et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes » (Mt 4.19).
Même après l’onction, David ne perd pas ses réflexes, ses habitudes, et son matériel de berger :
« David prit son bâton en main, il se choisit dans le torrent cinq pierres bien lisses et les mit dans son sac de berger, sa giberne, puis, la fronde à la main, il marcha vers le Philistin. » (1 Sam. 17:40)
Le Seigneur attend de ses bergers qu’ils mettent au service de ses desseins tous leurs talents, toutes les compétences qu’ils ont acquises, parmi les hommes, voir même parmi les bêtes.
J’espère que vous avez été bien attentif à Noël et que vous avez remarqué la présence de bergers ! Il y a même une messe qui porte leur nom : la messe de l’aurore du jour de Noël, s’appelle aussi « messe des bergers ».
« Et il advint, quand les anges les eurent quittés pour le ciel, que les bergers se dirent entre eux : " Allons jusqu'à Bethléem et voyons ce qui est arrivé et que le Seigneur nous a fait connaître. " […] Et tous ceux qui les entendirent furent étonnés de ce que leur disaient les bergers. (Lk. 2:15 ; 18)
Prenons un petit raccourci : cette présence de bergers est très lourde de sens à la crèche. Dieu n’a pas pris les types les plus dispo des environs. Il a pris des bergers, il a envoyé Abel le juste contempler la naissance du Juste, il a envoyé Moïse le libérateur d’Israël se réjouir de voir le Sauveur du monde, il a conduit David, roi de son peuple, se prosterner devant son suzerain, le tout dans la ville de David : Bethléem : la maison du pain, où vient de naître le Pain de Vie. Ces petits bergers sont les seuls qui pouvaient comprendre et reconnaître en premier le Sauveur, et même confesser sa divinité. Ils ne sont plus seulement bergers, mais à la crèche ils sont même devenus, tout comme leurs aïeuls Abel, Moïse et David, des prophètes.
Le berger il n’a pas seulement un rôle de conduire un troupeau. Il a d’abord la caractéristique de vivre avec le troupeau. C’est la raison pour laquelle les petits bergers étaient souvent mal vu. Ils vivaient dehors avec les bêtes, presque plus bêtes que hommes. Mais ils ne vivent pas dans des palais, loin de ceux dont ils doivent s’occuper. Les brebis, ils les connaissent, ils vivent avec elles, ils les sentent même (jusqu’à eux-mêmes sentir la brebis !) dehors ou dans la bergerie !
Ensuite, ils observent, le troupeau certes, mais pas que, le ciel, les collines, les sentiers…Le berger connaît son pays, il connaît les bons endroits pour son troupeau. Il connaît même des lieux cachés.
Les mauvais pasteurs
La Bible nous avertis qu’il existe aussi de mauvais bergers…
Et déjà une petite indication de sens des mots nous met la puce à l’oreille. Le mot hébreu de « berger », signifie aussi « malheur » ou « catastrophe ». Par exemple :
« on me rend le mal pour le bien, ma vie devient stérile. » (Ps. 35:12)
Le Seigneur, par la bouche du prophète Ezechiel a avertis ces mauvais bergers :
« Fils d'homme, prophétise contre les pasteurs d'Israël, prophétise. Tu leur diras : Pasteurs, ainsi parle le Seigneur Yahvé. Malheur aux pasteurs d'Israël qui se paissent eux-mêmes. Les pasteurs ne doivent-ils pas paître le troupeau ? Vous vous êtes nourris de lait, vous vous êtes vêtus de laine, vous avez sacrifié les brebis les plus grasses, mais vous n'avez pas fait paître le troupeau. Elles se sont dispersées, faute de pasteur, pour devenir la proie de toute bête sauvage; elles se sont dispersées. » (Ezek. 34:2-5)
C’est une description de celui qui se sert au lieu de servir. Ce sont ces bergers qui se servent du troupeau pour satisfaire leurs envies, leurs besoins : de biens, de reconnaissance, de gloire, d’occupations, de pouvoir, …
Traiter le troupeau de la sorte c’est ne pas s’élever soi-même, mais c’est ne pas élever le troupeau lui-même :
« Troupeau que l'on parque au shéol, la Mort les mène paître, les hommes droits domineront sur eux. Au matin s'évanouit leur image, le shéol, voilà leur résidence ! » (Ps. 49:15)
Dieu Berger de ses brebis
Pour éviter cela, Dieu lui-même c’est fait modèle des bergers. Et ce depuis qu’Israël est Israël, voilà justement ce que dit Jacob à son fils Joseph :

« Il bénit ainsi Joseph : Que le Dieu devant qui ont marché mes pères Abraham et Isaac, que le Dieu qui fut mon pasteur depuis que je vis jusqu'à maintenant, que l'Ange qui m'a sauvé de tout mal bénisse ces enfants, que survivent en eux mon nom et le nom de mes ancêtres, Abraham et Isaac, qu'ils croissent et multiplient sur la terre ! » (Gen. 48:16 )
Dieu rend fécond son troupeau, il agrège de nouvelles brebis. Betzatha va grandir, la bergerie sera trop petite ! Dieu donnera tous qu’il faut :
« Yahvé est mon berger, rien ne me manque. (Ps. 23:1)
« Sauve ton peuple, bénis ton héritage, conduis-les (fait les paître), porte-les à jamais! » (Ps. 28:9)
Le Seigneur l’assure lui-même après que l’on en ait fait la demande, il conduit son troupeau :
« C'est moi qui ferai paître mes brebis et c'est moi qui les ferai reposer, oracle du Seigneur Yahvé. Je chercherai celle qui est perdue, je ramènerai celle qui est égarée, je panserai celle qui est blessée, je fortifierai celle qui est malade. Celle qui est grasse et bien portante, je veillerai sur elle. Je les ferai paître avec justice.” (Ezek. 34:15-16 FBJ)
Pas de panique les nouveaux bergers, vous ne faites pas le travail seuls ! Le Seigneur va palier vos faiblesses. Il va envoyer quelqu’un :
« Mon serviteur David régnera sur eux; il n'y aura qu'un seul pasteur pour eux tous; ils obéiront à mes coutumes, ils observeront mes lois et les mettront en pratique. » (Ezek. 37:24)
Et ce David est déjà venu, Dieu n’est pas rester loin de son troupeau, il est venu habiter, planter sa tente parmi ses brebis. Le Verbe fait chair a lui-même déclarer:
« Je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, » (Jn. 10:14)
En plus, ce berger, pour bien montrer son appartenance à son troupeau se fait aussi appeler « agneau » :
« Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, Jean le Baptiste dit : « Voici l’agneau de Dieu ». (Jn 1.36)
Un peu à l’image de Rachel, sa grand-grand-grand…maman, ce bon berger est à la fois brebis et berger, agneau et pasteur
« Car l'Agneau qui se tient au milieu du trône sera leur pasteur et les conduira aux sources des eaux de la vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. » (Rev. 7:17)
Cette mission qu’est la vôtre de conduire cette assemblée est lourde, c’est même un fardeau de crucifié, mais le Seigneur vous dit :
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. » (Mt 11.28-30).
Vous ne devenez pas « pasteur » au sens où l’on vous confie une église. Mais cette assemblée vous a demandé de participer un peu à cela. Vous ne remplacez pas notre évêque et les prêtres, mais vous devenez des petits pâtres qui nous font rejoindre le grand troupeau.
Mais l’assemblée aura autant besoin de vous que vous aurez besoin d’elle. Si le troupeau ne marche pas derrière son berger, que peu le berger ? Nous prions autant pour vous que pour nous, afin que le Seigneur par vous et pour nous tous continue de rependre ses bienfaits sur tous ses serviteurs, et qu’il nous conduise ensemble vers le lieu du repos, sur les près d’herbe fraiche et au-bord des eaux tranquilles. Pour que grâce et bonheur nous accompagnent tous les jours de notre vie et qu’enfin nous habitions la maison du Seigneur.


Prière commune
Lu par les nouveaux bergers, tour à tour :
Fait toi connaître, Père de tous les hommes, comme le seul vrai Dieu, fais connaître celui que tu as envoyé, Jésus, ton Fils. R/
Envoie des ouvriers à ta moisson pour que ton nom soit glorifié dans tous les peuples. R/
Tu nous appelles aujourd’hui à te servir en nos frères, fais que nous soyons les ministres de ta vérité dans la charité. R/
Pour notre assemblée de Betzatha, et tous les groupes de prière, soit le garant de leurs unités et de leur fécondité au sein de ton Eglise. R/
Pour tous les malades et les affligés, donne-nous la grâce d’intercéder pour eux et une charité inventive pour leurs venir en aide. R/
Pour l’Eglise qui est à la Réunion, pour notre évêque, les prêtres, les diacres et tous les fidèles, ravive en chacun de nous l’ardent désir de marcher à ta suite. R/
Action grâce pour les bergers qui déposent leur charge
Dieu notre Père nous te rendons grâce pour ton serviteur et ta servante Cédric et Larissa. Ils ont été les ouvriers fidèles de ta vigne pendant 13 ans, au service de l’Assemblée de Betzatha. Nous te rendons grâce pour les dons et les charismes que tu as déposé en eux et qu’ils ont fait fructifier. Nous te rendons grâce d’avoir bénis en eux cette assemblée.
Dieu de toute bonté, daigne à présent jeter un regard sur ces bergers qui déposent avec humilité leur charge. Reçois leurs pardons dans ta miséricorde pour toutes fautes commises. Et accorde leurs de trouver une juste place à ton service. Daigne étendre ta bénédiction sur tout leur foyer, leur famille, leurs amis et leur travail, afin que tu ce qu’ils reçoivent de toi, il puisse le transmettre à tous.
Sois leur joie et leur espérance, toi qui Père, Fils et Saint Esprit.

L’assemblée prie en silence, pendant que Larissa et Cédric imposent les mains aux nouveaux bergers.
Puis, fr. Etienne, les mains étendues sur Dominique, Johan et Jérémy debout en bas des marches du chœur, dit :



Prière de bénédiction
« Que le Dieu de la paix, lui qui a fait remonter d’entre les morts, grâce au sang de l’Alliance éternelle, le berger des brebis, le Pasteur par excellence, notre Seigneur Jésus, que ce Dieu vous forme en tout ce qui est bon pour accomplir sa volonté, qu’il réalise en vous ce qui est agréable à ses yeux », (He 13.20-21) qu’il vous comble des grâces nécessaires pour mener à bien la tâche qu’il vous a confié par la voix de vos frères.
Que votre zèle ne faiblisse pas, que votre dévotion soit ardente, que votre esprit de service vous guide, que votre patience brille, que votre douceur vous tempère, que votre discernement soit clairvoyant, et que votre charité soit contagieuse !
Que l’Esprit du Seigneur, vrai conseiller et vrai consolateur, vous accompagne et vous guide dans votre ministère. Qu’il vous comble de vertus et de ses sept dons sacrés.
Que le Dieu trois fois saint fasse de vous les bergers selon son cœur dont il a besoin pour l’Assemblé Betzatha.
Et qu’il vous bénisse Dominique, Johan et Jérémy + Au nom Père, du Fils et du Saint Esprit !