Avouons-le, lorsqu’on imagine qui pouvait bien être Jean-Baptiste on a l’image qui nous est donnée par l’évangile lui-même d’une espèce de fou qui se balade dans le désert vêtu de poil de chameau et d’une ceinture de cuir. Il crie dans le désert qu’on prépare les chemins du Seigneur. On vient à lui pour se faire baptiser depuis toute la Judée.
Mais en quoi cet homme est-il donc grand ? Au fond, Jean-Baptiste ne fait que deux choses : il se retire dans le silence et la pénitence du désert et il annonce le Royaume des Cieux. Voilà ce qui force l’admiration de Jésus lui-même. Se retirer et annoncer le Royaume ; laisser la place au Christ qui vient.
Tout un programme que la vie de Jean-Baptiste. Le programme de tout chrétien dans le monde, en cherchant à faire une place pour le Christ. Mais surtout le programme de tout chrétien qui cherche à ce que le Christ prenne de plus en plus de place dans sa vie.
Et voilà pourquoi, peut-être, Jésus dit que le plus petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que Jean-Baptiste. Jean-Baptiste est celui qui prépare la place au Christ qui vient. Même le plus petit dans le Royaume a accueilli cette présence divine dans sa vie.
Jean-Baptiste diminue pour que le Christ grandisse. Le chrétien reçoit en lui la vie même de Jésus et la laisse grandir dans les tréfonds de son être. Désormais, être grand n’est plus préparer une venue, mais accueillir la vie qui nous est donnée et pouvoir dire avec saint Paul : « Ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. » (Ga 2, 20)
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