On est déjà rendu au deuxième dimanche de l’avent. C’est-à-dire que Noël approche et qu’il est grand temps de préparer la venue du sauveur. J’espère que vous avez déjà fait la crèche à la maison. Mais surtout j’espère que vous avez pris de bonnes résolutions pour vous préparer au mieux. Comme par exemple de reprendre une heure route un peu délaissée ces derniers temps. Et peut-être que ce week-end de route aura été aussi une préparation spirituelle dans l’avènement du sauveur qui vient sans plus tarder. Dans tous les cas, l’avent est déjà bien commencé, mais il n’est pas suffisamment tard pour qu’on puisse se dire : « tant pis, je ferai mieux l’an prochain. » Il est temps. Il est encore temps de bien se préparer.
Mais, se préparer à Noël, c’est quoi ? Parce qu’il est important de partir du bon pied. Rien ne sert de courir dit la tortue au lièvre, il faut partir à point. Rien ne sert de courir, il faut aller dans la bonne direction et de façon résolue. Ce qui est demandé de nous, ce n’est pas d’arriver. Ça, c’est le Seigneur qui s’en occupe puisque c’est lui qui vient à nous. Non, notre souci n’est pas d’arriver, mais d’aller à la rencontre de celui qui vient. Ce que nous avons à préparer, c’est une venue.
On est plutôt habitués à préparer un voyage pour aller quelque part. D’habitude, on fait son sac et on regarde la carte. Mais là c’est différent. Il faut au contraire défaire notre sac qui est trop lourd et qui pèse sur nos épaules. Il faut s’arrêter un petit coup pour attendre. Il faut, comme le dit saint Jean-Baptiste, aplanir la route et rendre droit les sentiers.
A chaque fois que le président de la République vient à La Réunion, ils refont le bitume de l’Avenue de la Victoire. Il faut que ce soit beau et lisse. Et du coup, nous, on en profite. Et bien, à chaque fois que le Seigneur vient dans notre vie, il faut refaire notre cœur pour qu’il puisse glisser jusqu’à lui sans aucun souci.
Aplanir la route, c’est enlever tout ce qui freine en nous la présence de Dieu. C’est faire taire ce bruit incessant qui nous empêche de l’entendre. Je pense évidement à tous ces sons et à toutes ses images qui polluent notre vie intérieure. Je pense à toutes ses passions que nous avons du mal à faire taire. Je pense à tout ce qui nous attache et nous empêche d’être libre pour aimer en vérité. Notre paresse et nonchalance, notre égoïsme et notre orgueil. Bref, ce qui nous renferme et empêche le Seigneur d’entrer : notre péché.
Vous savez comment il faut enlever ces cailloux sur la route. Il y a la confession qui est le repentir de nos péchés et le pardon du Seigneur Jésus à travers le ministère du prêtre. On laisse derrière ce sac trop lourd, ce poids qui nous empêche d’avancer, cet obstacle à la venue de Jésus.
S’il faut enlever les pierres et les cailloux qui gênent, ce n’est pas suffisant. Il faut encore construire la route. Et l’on construit la route en mettant en place dans notre vie un chemin de vie intérieure. Un chemin que l’on parcourt, mais surtout un chemin que le Seigneur va parcourir pour venir jusqu’à nous. « Préparez les chemins du Seigneur ! » Donnez l’occasion au Seigneur de vous parler et vous verrez qu’il agira et vous accordera plus que les désirs de votre cœur (cf Ps 36) Celui qui ne veut pas entendre n’entends pas. Il faut vouloir entendre pour entendre. Il faut vouloir recevoir le Seigneur pour qu’il puisse venir.
Et pour cela, il ne suffit pas de faire une crèche et de chanter quelques chants de Noël. Même si c’est très bien. Tout comme pour être scout, il ne suffit pas de mettre un uniforme. Tout comme il n’était pas suffisants aux pharisiens de se faire baptiser par Jean Baptiste et de dire en eux-mêmes : « Nous avons Abraham pour père. » N’allez pas dire : « Nous sommes des routiers. » « Car je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. » « Car le vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des routiers pour l’AGSE ! »
Si nous voulons préparer les chemins du Seigneur, nous devons nous en donner les moyens : les moyens en laissant de côté tout ce qui nous sépare du Christ, mais aussi les moyens en décidant d’aller à sa rencontre, c’est-à-dire de vouloir sa venue en nous.
C’est ce que nous appelons l’espérance. C’est pourquoi le prêtre s’habille en violet pendant le temps de l’avent qui est un temps d’espérance. On laisse tomber le sac de nos péchés par le repentir pour remplir les trous de notre cœur malade et on accepte de vouloir la venue de Jésus qui n’attend que cela pour pouvoir entrer à cent à l’heure dans notre cœur.
Alors au travail pour refaire la route, pour reprendre la route !
Liens utiles