Au plus fort de la maladie, alors que tous pensaient que la petite fille allait mourir et que sa famille entière était réunie en fervente prière, la Vierge apparu à Thérèse sur son lit de souffrances :
« Tout à coup, [écrira plus tard sœur Thérèse de l’enfant Jésus] la Sainte Vierge me parut belle, si belle que jamais je n’avais rien vu de si beau, son visage respirait une bonté et une tendresse ineffable, mais ce qui me pénétra jusqu’au fond de l’âme, ce fut le ravissant sourire de la Sainte Vierge. Alors toutes mes peines s’évanouirent. Deux grosses larmes jaillirent de mes paupières et coulèrent silencieusement sur mes joues, mais c’étaient des larmes d’une joie sans mélange… Ah ! pensai-je, la Sainte Vierge m’a souri, que je suis heureuse… »
Thérèse est alors guérie instantanément par ce ravissant sourire de la Vierge dans lequel elle a trouvé tout son bonheur. Le souvenir de ce sourire ne la quittera pas. Elle en fera une belle prière juste avant de mourir :
Bientôt je l'entendrai cette douce harmonie
Bientôt dans le beau Ciel, je vais aller te voir
Toi qui vins me sourire au matin de ma vie
Viens me sourire encor...Mère...voici le soir !...
Mais qu’a donc vu Thérèse dans le ravissant sourire de la Vierge ?
Elle y a vu la simplicité d’une âme humble et petite, d’une âme qui aime Dieu et qui aime comme Dieu aime. Tout le cœur de Marie lui a alors été transmis dans de ce sourire.
L’humble servante du Très-Haut lui a enseigné la petite voie de l’amour qui sera le chemin de Thérèse.
Celle qui a porté en son sein le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs lui a apprit à recevoir en son cœur la présence de Jésus.
Celle qui était debout au pied de la croix lui a transmit la force de suivre le Christ dans les épreuves.
Celle qui est montée corps et âme au ciel dans la gloire de son Fils l’a accueillie au soir de sa vie avec le même sourire qu’au jour de sa guérison.
Tout ça en un seul sourire ! Tout ça en un seul sourire capté par le regard attentif d’une petite fille malade !
La voici l’humble grandeur de Marie ! Grandeur qui se cache derrière un sourire simple et ravissant. Grandeur qui ne peut avoir d’effet que chez ceux qui comme elle se font humbles et petits pour accueillir la grâce.
C’est simple un sourire et il faut être simple pour le voir. Marie nous guérit par son sourire qui est le reflet du ciel rendu accessible aux petits. L’école de Marie est donc de se faire petits pour être touchés par son sourire qui nous donne son Fils et nous transmet le bonheur du ciel.
Quelques années auparavant, ici à Lourdes, lorsque Bernadette a demandé à la Belle Dame de la grotte de bien vouloir lui dire son nom, Marie lui a répondu par un simple sourire. Et ce n’est que quelques jours plus tard qu’elle lui dira qui elle est en lui révélant son nom : « Je suis l’Immaculée Conception ».
« Marie lui fit d'abord connaître son sourire, [écrit Benoît XVI] comme étant la porte d'entrée la plus appropriée à la révélation de son mystère. » (Benoit XVI, Lourdes 15-09-2008) Là aussi un sourire pour dire tout l’amour de ce Dieu qui s’est penché sur son humble servante et l’a préservée et tout mal et de tout péché. Un sourire qui dit toute la pureté de Marie et tout l’amour de Dieu pour elle. Un sourire qui est une louange à la grandeur de Dieu en même temps qu’il est le reflet de l’humilité de Marie.
C’est le sourire de l’Immaculée Conception, c’est-à-dire de ce cœur purifié par l’amour de Dieu qui reçoit en elle le Verbe fait chair.
De ce cœur pur et immaculé de Marie surgit ce sourire que nous contemplons et qui nous purifie à notre tour. De la même manière, de la grotte de Massabielle jaillit cette source d’eau pure qui guérit.
Nous sommes invités à contempler ce sourire de Marie comme l’ont fait Bernadette et Thérèse. Nous sommes invités à aller à la source et à nous y laver comme l’ont fait des milliers de pèlerins avant nous.
Cette eau, ce sourire purifie ceux qui acceptent que l’humilité et la petitesse de Marie se déverse dans leur cœur comme l’ont fait Thérèse, Bernadette et tant d’autres saints qui se sont mis à l’école de Marie et ont ainsi été remplis du bonheur de recevoir en eux le Fils de Dieu.
Nous mettre à la suite du Christ pendant ce pèlerinage, commence par contempler Marie qui nous fait un ravissant sourire. Par ce sourire de Marie, nous sommes rendus purs comme l’eau de la source a rendu pure la grotte boueuse de Massabielle. Par ce sourire de Marie nous recevons Jésus et nous devenons ses disciples.
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