Allons-nous perdre notre âme pour un plat de lentilles ? Allons-nous échanger la bénédiction divine pour de l’argent ou du pouvoir ? L’histoire malheureuse d’Ésaü qui échangea son droit d’aînesse pour un plat de lentilles continue de se reproduire aujourd’hui. Et il n’est pas facile de vaincre la tentation diabolique qui fait perdre la grâce. Satan aime l’argent, le pouvoir et le prestige. Il semble même en avoir comme le montre l’évangile des tentations de Jésus au désert.
Dieu est Amour, nous révèle la Première lettre de saint Jean (1Jn 4,16). Dieu, non seulement aime, mais Il est Amour, son être n’est qu’Amour. Mais l’Amour n’est pas aimé. Pourtant tous les hommes ont soif d’aimer et d’être aimés.
Aimer, c’est préférer, choisir, mettre à la première place parmi les priorités. Une tentation nous menace : celle du relativisme. Dieu, oui, mais pas uniquement Dieu. Dieu quand j’en ai besoin, quand cela m’arrange. Dieu n’est plus alors la finalité et le sens de ma vie mais un moyen.
Le choix de Dieu comporte des renoncements qui porteront de bons fruits.
Renoncer à une promotion sociale ou économique qui me ferait perdre ma liberté et ma dignité. Quand on dit non à des propositions d’appartenance à certains réseaux ou à des groupes de pression, des portes des ascenseurs sociaux se ferment devant vous.
Renoncer à des mariages quand on exige de vous l’abandon de votre foi chrétienne comme condition sine qua non. Il faut refuser une telle exigence pour plusieurs raisons. Aimer ne se réduit pas à quelques sentiments. Pour un fidèle chrétien, l’amour s’écrit d’abord en majuscule car il s’agit du mystère de Dieu lui-même. Les amours humains restent limités, insuffisants et souvent décevants. Les relations sentimentales peuvent devenir de nouvelles idoles qui prennent la place de Dieu. Un chrétien ne quitte pas Dieu, Amour, pour des relations sentimentales ou conjugales. D’ailleurs, quand on aime quelqu’un on respecte sa liberté, ce qu’il croit et ce qu’il est en profondeur. Demander à un chrétien ou à une chrétienne de quitter sa religion pour se marier représente une preuve évidente de manque de respect et d’amour, signe de volonté de domination, mauvais augure pour l’avenir.
Il y en a qui pensent que tout s’achète : les voix lors des élections, le silence dans les situations d’injustice, les contrats et les diplômes.
Tout chrétien vit un jour ou l’autre le martyr blanc du renoncement aux injustices pour témoigner de sa foi au Christ car il préfère l’amour de Dieu aux autres biens : « Celui qui offrirait toutes les richesses de sa maison pour acheter l’amour ne recueillerait que du mépris », proclame le Cantique des cantiques.
Saint Paul nous disait dans sa lettre à Timothée : « Recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la persévérance et la douceur. Mène le bon combat, celui de la foi, empare-toi de la vie éternelle. »
Le Christ Jésus, Vérité, rend libre. L’amour de Dieu rend libre. Nous ne devenons libres que dans le bien, la vérité et l’amour. Et Dieu nous appelle à la liberté dans l’Esprit Saint et non au monde de ténèbres. Être libre, c’est s’appartenir, être unifié et non aliéné, divisé.
Dans l’Évangile, saint Luc nous a présenté la communauté apostolique composée de Jésus, des apôtres et de beaucoup de femmes qui les accompagnaient. Ces femmes avaient bénéficié des miracles de Jésus qui les avait libérées des maladies et de l’emprise diabolique. Femmes appartenant à des milieux cultivés et riches qui faisaient vivre Jésus et les douze apôtres. Ces femmes, sanctuaires de la vie, nourrissaient la première Église. Église synodale où l’argent était mis au service du bien commun et de l’annonce du Salut.
Honneur aux femmes et aux hommes qui mettent leurs talents, leurs biens et leurs héritages au service de la Parole de Dieu. Honneur aux bénévoles de nos paroisses et aux bienfaiteurs qui portent la mission de l’Église par la prière, les services matériels, l’annonce du Christ ressuscité et le partage des biens.