L’année 2023 atteint son sommet avec la fête liturgique de la Sainte Famille de Nazareth : Marie, Joseph et l’Enfant-Jésus.
Ce dernier jour de l’année éveille chez les fidèles l’action de grâce pour toutes les grâces reçues pendant douze mois ainsi que la demande de pardon pour le manque de correspondance aux dons de Dieu.
« Tout ce que nous faisons, Seigneur, c’est toi qui l’accomplis », déclarait le prophète Isaïe (Is 26,12). Nous sommes invités à relire l’année écoulée à la lumière de la Parole de Dieu de manière à voir Dieu en toute chose et toute chose en Dieu.
Dieu ne force personne. Il accorde sa grâce à ceux qui croient en lui. En cette fête de la Sainte Famille, les textes liturgiques mettent en lumière la foi d’Abraham, notre père dans la foi : « Il obéit à l’appel de Dieu en partant vers un pays qu’il devait recevoir en héritage. Il partit sans savoir où il allait » (Hb 11,8). Et c’est ainsi qu’il reçut « une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable au bord de la mer ».
L’Évangile selon saint Luc nous présente la foi juive de Marie et de Joseph qui consacrent leur premier-né au Seigneur dans le Temple de Jérusalem. Les parents de Jésus ne sont pas riches ; ils offrent comme sacrifice un couple de tourterelles. Ce faisant, le Seigneur Dieu entre dans le Temple en la personne du petit enfant Jésus afin de purifier le peuple d’Israël, les prêtres et le temple, « comme on affine l’or et l’argent » (Ml 3,4). Jésus qui n’a pas connu de péché, « Dieu l’a fait péché pour nous » (2 Cor 5,21). A l’aube de sa vie humaine, il partage la condition des pécheurs par le sacrifice rituel de deux petites colombes. Plus tard, il recevra le baptême dans les eaux du Jourdain entouré de pécheurs. Sur la croix, il sera pendu comme un maudit.
Syméon accueille dans ses bras le Messie si attendu en Israël. Saint Luc souligne à trois reprises l’action de l’Esprit Saint sur Syméon. L’Esprit Saint soutient l’attente de Syméon ; l’Esprit l’instruit et le guide vers le Temple. C’est pourquoi Syméon s’exclame-t-il : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël ». Cette belle prière appelée « nunc dimittis » fait partie chaque soir de l’office de Complies qui complète la journée dans la reconnaissance de l’action de l’Esprit Saint, Esprit de lumière et de paix. Cette prière s’accorde bien avec la prière qui achève l’année 2023, où l’Esprit Saint a agi en synergie avec nos forces, selon notre foi.
Mais dans l’année, il n’y a pas eu que des moments heureux. Les mois ont été parsemés de souffrances et de chocs émotionnels comme dans la vie de Marie. Après l’Annonciation, Syméon lui a fait une seconde annonce, celle de la transfixion au Calvaire quand son fils mourra sur la croix. A peine Marie ressent-elle la joie de la maternité divine du Messie, qu’elle frémit de douleur en écoutant la prophétie de Syméon : « Ton âme sera traversée d’un glaive ».
Marie, la première chrétienne, devient aussi la première blessée dans sa mission. Elle participe déjà à la Rédemption accomplie par son Fils Jésus.
L’œuvre de Dieu se déploie dans la contradiction et non pas dans un long fleuve tranquille : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction ».
Il y a une bonne souffrance et une coupable douleur. La bonne souffrance correspond au témoignage de foi et d’amour en contradiction avec l’esprit du monde. La mauvaise douleur relève du péché. Au cours de cette année 2023, nous avons éprouvé et la bonne et la mauvaise souffrance. Rendons gloire à Dieu pour la bonne souffrance ; demandons-lui pardon pour nos lâchetés.
De retour à Nazareth, l’enfant Jésus « grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu, était sur lui ». Il arrive dans la vie spirituelle comme dans l’apprentissage des langues étrangères. Au début, nous constatons aisément les progrès ; au milieu du parcours, nous avons l’impression de piétiner et pourtant les connaissances continuent de grandir jour après jour sans éclat.
Laissons l’Esprit Saint nous dire que nous avons grandi en sagesse et en grâce au jour le jour dans la sainteté de la vie ordinaire de nos familles, saintes familles, parce que purifiées, consacrées et sanctifiées à Dieu le Père par son Fils Jésus.
Magnificat au Seigneur pour cette année 2023, qu’Il nous a donnée de traverser dans la foi. Nos noms et prénoms sont écrits dans le livre de l’Agneau égorgé (Ap 13,8), le livre de la vie éternelle.
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