« Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » (Mt 16) Cri du cœur de Pierre à la question de Jésus qui demande à ses disciples qui il est pour eux. « Tu es le Christ » c’est-à-dire tu es le messie que les prophètes ont annoncé et qui nous apporte le salut tant espéré depuis des siècles. C’est toi que tout Israël attend. C’est toi qui viens enfin pour sauver le monde du désastre dans lequel il est plongé et duquel il ne peut pas ressortir sans l’envoyé de Dieu.
« Tu es le Fils du Dieu vivant ! » Voilà qu’à la reconnaissance que Jésus est le Christ Pierre ajoute ce qu’il a entendu de l’Esprit Saint au plus profond de son cœur. Tu n’es pas que le Christ. Tu es aussi le Fils du Dieu vivant. Tu es Dieu lui-même qui s’abaisse jusqu’à nous non seulement pour nous aider, mais bien plus encore pour nous donner la vie qui vient de Dieu, la vie éternelle, la vie de Dieu en nous.
« Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » c’est le cri du cœur de Pierre inspiré par l’Esprit. Et c’est ce même Esprit qui nous inspire à nous aujourd’hui ce même cri de reconnaissance de qui est Jésus. Ce cri se déploie dans la vie de l’Église pour devenir une annonce du Royaume. Les apôtres ont voulu annoncer cette simple réalité au monde entier et ils ont vécu cette présence de Jésus de mille et une manières.
Paul, le deuxième apôtre que nous célébrons aujourd’hui n’a pas vécu un autre cri que celui de Pierre. Il s’était fait le grand persécuteur des chrétiens justement parce qu’ils annonçaient que Jésus est le Christ le Fils du Dieu vivant. Il était là quand Etienne fut lapidé pour avoir confessé cette même réalité.
Mais, comme il l’explique lui-même aux Galates : « Dieu m’avait mis à part dès le sein de ma mère ; dans sa grâce, il m’a appelé ; et il a trouvé bon de révéler en moi son Fils, pour que je l’annonce parmi les nations païennes. » (Ga 1)
Le fils de Dieu se révèle à Pierre et à Paul. Il se dévoile à eux dans un moment qu’ils n’attendaient pas. Il le fait de manière mystérieuse mais extrêmement forte pour l’un comme pour l’autre. Et à chaque fois cela change la vie du disciple du tout au tout. Pierre, le simple pécheur du lac de Tibériade, un peu bourru et impétueux deviendra le chef d’une Église à vocation mondiale. Paul, le persécuteur sera lui-même persécuté pour annoncer Jésus au monde.
L’autre jour, un tout nouveau confirmé disait à sa famille qu’il avait envie d’annoncer au monde ce qu’il avait reçu, mais qu’il ne savait pas comment faire. Pierre et Paul ne savaient pas non plus comment faire. Pierre se cache au cénacle avec les autres apôtres. Paul part 3 ans dans le désert et attend 10 ans à Tarse avant de commencer les voyages qui le mèneront à évangéliser la terre.
Le temps de Dieu n’est pas le temps des hommes. Le choix de Dieu n’est pas le choix des hommes. Pierre et Paul sont des exemples extraordinaires de cela. Jésus se révèle à nous de façon inattendue et inexpliquée. Il se dévoile comme celui qu’on attendait pourtant depuis toujours. Il nous donne le ciel qui est hors de notre portée. Et bien sûr aussi, il nous entraîne dans ce mouvement de partage de ce que nous avons reçu de manière tout aussi mystérieuse que nous ne contrôlons pas et qui nous pousse à transmettre au monde ce qui semble si fragile dans notre propre vie.
Lorsque Paul un peu désespéré de lui-même lance un cri par trois fois vers Jésus dans sa prière en lui demandant d’enlever l’écharde qu’il a dans la chair, cet envoyé de Satan qui l’empêche dans sa mission, Jésus lui répond : « Ma grâce te suffit, ma force se déploie dans la faiblesse. » (2Co 12) Ce qui est fort en Paul et en Pierre, ce qui est fort en nous les chrétiens, ce n’est pas nous, c’est l’Esprit Saint qui est répandu en nous, qui nous fait reconnaître que Jésus est le messie, le Fils du Dieu vivant et qui nous donne la force de vivre en sa présence et de témoigner par le monde entier de ce que nous avons vu.
Soyons fidèles à cette grâce que nous avons reçue. Allons par le monde entier pour l’annoncer telle que nous l’avons entendue et alors nous pourrons dire avec Paul : « J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice : le Seigneur, le juste juge, me la remettra en ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront désiré avec amour sa Manifestation glorieuse. » (2 Tim 4)
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