Le poisson attiré par l’appât qui est dans la nasse s’approche et sans se soucier, il entre. Il n’a aucune difficulté à se frayer un chemin entre les arcs en osier qui se plient sans aucune peine pour le laisser passer. Mais voilà, une fois à l’intérieur, le repas avalé goulument, notre poisson tourne en rond cherchant la porte de sortie. Il tourne et tourne et se rend compte qu’il ne peut plus sortir si ce n’est en se déchirant les écailles sur cet osier hier hospitalier et aujourd’hui devenu terriblement acéré.
430 années les hébreux ont été esclaves des égyptiens. Ils s’étaient rendus au pays des pharaons à la suite d’une famine pour y trouver de quoi survivre. Mais les voilà désormais enfermés dans leur esclavage. Quarante ans les hébreux, enfin libérés du joug des égyptiens, et sortis du pays de l’esclavage ont tourné, à cause de leur manque de foi, dans le désert à la recherche de la Terre Promise, à la recherche du pays promis par Dieu à leurs pères.
Les hébreux, comme le poisson, sont dans une impasse. Aucune sortie n’est envisageable. Ils sont prisonniers. Nous connaissons nous aussi ces situations qui n’ont pas de solution. Cette angoisse profonde de se rendre compte que de toute façon rien ne changera, que de toute façon nous n’arriverons jamais à changer. Enfermés dans ce monde sans Dieu, enfermés dans notre solitude, enfermés en nous-mêmes sans jamais pouvoir en sortir, enfermés par le mal et le péché. Voilà l’état d’angoisse de l’humanité après le péché. Voilà bien souvent notre état à nous aussi lorsque nous laissons les forces des ténèbres s’emparer de nous.
Enfermé et sans issu le poisson attend de devenir friture. Enfermés et sans issus les hébreux attendent la mort comme un soulagement. Et nous, sommes-nous condamnés à l’angoisse et à la mort ou pouvons nous espérer une voie de sortie ?
On voit fleurir en ville un nouveau type d’attraction qu’on appelle escape game. On m’en a expliqué un peu le principe l’autre jour. Comme son nom l’indique, il s’agit de jouer à s’échapper. Le but du jeu est de s’enfermer dans une pièce et de découvrir le moyen d’en sortir. Le lieu du jeu est truffé d’indices qu’il faut récolter afin de pouvoir déverrouiller des coffres et des portes et enfin réussir à trouver la sortie.
Il arrive parfois que certains joueurs ne trouvent pas et n’arrivent pas à comprendre. Le maître du jeu qui connaît les solutions des énigmes glisse alors ici ou là un indice pour remettre sur la bonne piste les joueurs égarés.
Si la vie n’est pas un jeu, je trouve l’escape game une belle image pour la décrire. Enfermés nous cherchons une issu. Mais heureusement le créateur et le sauveur du monde a laissé des outils et des indices pour nous permettre de déverrouiller la porte de sortie.
La Bible est truffée d’indices donnés au peuple de Dieu afin qu’il trouve la sortie. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » est probablement le plus important des indices pour s’en sortir. Et il y a toutes ces histoires qui nous montrent comment les hébreux sont libérés de leurs impasses. Ils sont sauvés de la mort par le sang d’un agneau. Ils traversent la Mer Rouge à pied sec grâce au bâton de Moïse. Dans le désert, ils sont sauvés de la brûlure des serpents en regardant vers le serpent de bronze qu’érige Moïse. Il nous faudrait toute la nuit pour récolter autant de petits comme de grands indices de l’amour de Dieu. Il nous faut en fait toute une vie pour aller les chercher. Non seulement dans l’Écriture Sainte comme nous venons de le faire en écoutant toutes ces longues lectures (qui ne sont que de petits extraits). Mais c’est plus encore dans notre vie que nous découvrons que le Seigneur a semé des signes de son amour. Comme pour un escape game, il y a une variété de thèmes proposés, mais il n’y a toujours qu’une seule voie de sortie.
Si nous avons parfois l’impression d’être enfermés dans la nasse de notre péché et de notre égoïsme ou dans le désert de nos cœurs, le Seigneur ne nous a pas abandonné. Il nous a montré à maintes reprises qu’il nous aime d’un amour infini et qu’il nous demande simplement d’accepter cet amour en récoltant chacune des marques d’affection qui sont les siennes et qui sont cachées partout où nous voulons bien les trouver.
Il est vrai que parfois nous ne voyons pas. Il est vrai que parfois nous ne trouvons pas les indice ou que nous ne parvenons pas à comprendre ce qu’ils veulent dire. Le maître du jeu nous vient alors en aide pour nous permettre de trouver la lumière. L’indice n’est qu’un indice, mais il pointe vers autre chose. L’Esprit Saint nous permet de voir cet amour. Les disciples de Jésus sont passés à côté de l’indice majeur et se sont enfermé au cénacle dans leur peur et leur angoisse. Ils ont vu la croix. Ils ont vu le Christ mourir pour les sauver. Et ils n’ont pas compris l’indice jusqu’à ce que l’Esprit Saint vienne leur ouvrir les yeux.
La mort du Christ que nous avons célébrée est au fond bien plus qu’un simple indice de notre salut : c’est notre salut. C’est le salut qui nous est donné afin que nous puissions être tirés de nos impasses. Il nous suffit de prendre la croix de Jésus et de passer avec lui de l’enfermement de la mort à la résurrection et à la vie éternelle ; de la ténèbre à la lumière du grand jour. Le Christ est mort avec nous et il est ressuscité pour que nous puissions nous aussi sortir de ce qui nous fait mourir. Il est vraiment ressuscité, entrons avec lui dans la lumière de la vie !
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