Le prophète Isaïe propose à Acaz un signe. Quelle opportunité absolument géniale. Comment Acaz a-t-il pu laisser passer une telle chance de pouvoir demander au prophète de Dieu un signe. Il ne veut pas. Fondamentalement, même quand l’homme demande un signe, il ne veut pas de signe venant du Très Haut. Voir des choses merveilleuses, oui, mais recevoir un signe qui vient de Dieu et qui a la prétention de transformer nos vies, nous sommes trop attachés à ce que nous sommes pour l’accepter si facilement. Ce qu’Acaz et nous pécheur derrière lui ne voulons pas, c’est cette présence de Dieu dans notre vie.

C’est là que le signe de la Vierge qui enfante est donné. L’homme avait besoin d’un signe mais n’en voulait pas. Le Fils de Dieu allait donc avoir besoin d’un corps qu’il n’avait pas. Il a besoin d’un corps pour être le signe de l’amour de Dieu pour l’humanité. Mais bien plus encore, il a besoin d’un corps pour se faire présent dans notre humanité pêcheresse qui refuse de voir les signes qui viennent de Dieu. Comme Acaz refuse le signe, le signe de la présence de Dieu, il lui est promis la réalité, la réalité de Dieu qui vient habiter parmi nous.

Et tout cela se passe dans le cœur et dans l’âme de la Bienheureuse Vierge Marie.

Dans son cœur tout d’abord parce que la Vierge Marie a accepté la présence de ce Dieu Très Haut en lui consacrant tout son être virginal. Marie est celle qui écoute la Parole de Dieu et la médite dans son cœur. Elle voit les signes presque imperceptibles qui lui sont donnés par ce simple souffle de la présence de l’Esprit Saint qui « la prend sous son ombre » comme le lui dit l’ange.

Marie a accepté le signe dans son cœur et ce signe est devenu une réalité dans son corps. « Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous. » Le signe de la présence de Dieu devient par la foi de Marie aux paroles de l’ange, la réalité de la présence de Dieu dans son propre corps, mais aussi dans l’humanité toute entière puisque Dieu désormais s’est fait homme.

Marie devient alors toute entière le signe de la présence de Dieu parmi nous. Elle est la Temple de Dieu, la nouvelle Arche d’Alliance, le contraire d’Acaz qui refuse le signe et la présence.

Ainsi non seulement Marie nous donne l’exemple à suivre pour écouter la Parole de Dieu et laisser cette Parole porter du fruit en nous, mais elle est aussi celle par qui cette Parole nous est donné dans notre chair, dans notre humanité. C’est comme elle mais c’est aussi par elle que nous recevons le Christ.

Voilà pourquoi nous vénérons la Sainte Mère de Dieu. Elle est le modèle mais aussi celle par qui nous pouvons recevoir la présence du Christ dans nos cœurs et dans toute notre vie. Au milieu de notre carême, nous est rappelé cette présence maternelle de Marie qui nous conduit vers le Christ pour que nous nous aussi nous le laissions prendre possession de notre vie.