Faire de grandes choses de notre vie. C’était probablement le rêve de notre adolescence et tant mieux. Il est beau ce temps de l’adolescence où tout est possible et où les désirs de grandeurs poussent à se dépasser pour sortir du monde parfois un peu étroit dans lequel on est tombé et découvrir ce que Dieu nous a préparé dans ce monde.
Mais que sont devenues toutes nos aspirations qui faisaient vibrer nos cœurs jeunes et pleins d’espoir ?
Certains se sont laissés aller à une certaine forme de routine et de manière dépassionnée de vivre. Rien de bien méchant, mais rien de très enthousiasmant non plus. Une certaine forme de tiédeur qui assure un relatif confort. Dieu vomit les tièdes prévient l’ange de l’Apocalypse à l’Église de Laodicée (Ap 3).
D’autres se sont révoltés contre cette vie qui ne leur a pas offert une réponse satisfaisante à leurs grands désirs. Devant un monde qui n’est finalement pas si merveilleux que cela, ils sont en colère. Et cette colère les ronge de l’intérieur.
Si je vous parle de cela aujourd’hui, c’est parce qu’il y a un autre chemin à emprunter que celui de la tiédeur ou de la colère qui nous permet de retrouver nos aspirations d’enfant et de les vivre dans toutes leurs dimensions. C’est le chemin qu’a pris sainte Thérèse, c’est le chemin que le Christ nous propose. « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. » (Mt 18, 3)
Les grandes personnes font une erreur fondamentale qui les met en dehors de la course vers le Royaume. Ils s’imaginent qu’il faut faire des grandes choses pour être important. Or, regardez les enfants, ils ont cette capacité à faire tout avec grandeur. Quand ils récitent leur poésie, c’est comme s’ils connaissaient toutes les poésies du monde.
Il est là le secret de Thérèse, ce n’est pas de faire de grandes choses, mais de faire tout avec grandeur d’âme : ramasser une épingle en y mettant un amour immense.
Parce que, comme elle le dit elle-même : « Jésus ne regarde pas autant à la grandeur des actions ni même à leur difficulté qu'à l'amour qui fait faire ces actes. »