Comme pour la vigne, il y a dans notre vie des choses qui ne portent pas de fruit. Il faut sans pitié les couper, les enlever afin que notre vie puisse porte un vrai fruit.
Ce sont évidemment toutes ces choses inutiles que nous faisons et qui ne sont qu’une perte de temps. Le temps incroyable qu’on peut perdre à regarder notre téléphone.
Et la vie religieuse et même monastique n’est pas exempte de ces pertes de temps dans la recherche de ce qui peut nous distraire. P. M J Nicolas raconte ce qui est arrivé un jour au P. Vayssière contraint par sa santé à vivre à l’écart à la grotte de la Sainte Baume : « Il était en train de s'habituer à descendre tous les jours à l'hôtellerie des pèlerins où il pouvait trouver un peu de compagnie, de conversations et des journaux. Une fois se trouvant à une bifurcation, il eut l'intuition qu'il ne fallait pas continuer à descendre. Une lumière subite lui montra le néant de ce qu'il allait chercher. « Que vas-tu faire ? Te distraire, eh bien tu n'iras pas. Ce fut aussi net que le « tu seras dominicain » de sa jeunesse. Cette fois, cela voulait dire, tu vivras de l'esprit de la grotte, tu seras un contemplatif. » Il prit l'autre chemin, celui de sa nouvelle vocation. Depuis ce jour, disait-il, je ne me suis jamais ennuyé. »
Ce temps que le P. Vayssière allait perdre n’était pas tellement le fait qu’il lisait des journaux ou parlait aux pèlerins. Le temps qu’il perdait c’est ce qu’il faisait en dehors de ce que Dieu attendait de lui, en dehors de cette union au Christ.
L’ayant vu, il a décidé de laisser le Christ couper ce sarment infructueux et ce fut le début d’une vie de sainteté qui a porté de grands fruits. C’est cet abandon total à la main de Dieu qui le guide qui a permis au P. Vayssière de découvrir et d’emprunter un chemin de sainteté.
C’est toute réalité qui n’est pas ancrée en Dieu que nous devons abandonner parce que n’est vivant et digne d’être vécu que ce qui dans notre vie est unit à la vigne qu’est le Christ.