Avez-vous peur de mourir ? Question difficile. Certains ont une peur maladive de mourir. Mais même sans cela, il me semble que devant le moment du grand passage, nous avons tous un peu les miquettes ! En tout cas si on est censé.

Notre espérance chrétienne nous prévient de cette peur parce que nous savons que la mort n’est pas la fin de la vie, mais la suite d’une vie nouvelle qui s’épanouit dans le ciel. Plus nous sommes dans cette espérance et cette foi et moins nous avons peur de la mort parce que nous savons qu’il s’agit d’un passage à une vie nouvelle.

Dans la pièce de théâtre de Bernanos, « Le dialogue des carmélites », après l’atroce agonie de la prieure qui étonne le médecin, mère Marie lui dit : « Si vous aviez une plus vieille expérience de maisons comme celle-ci, vous sauriez qu’il n’y a que deux sortes de religieuses pour mourir tout à fait paisiblement : les très saintes et les médiocres. »

Les saints n’ont pas peur de la mort parce qu’ils ont confiance en Dieu. Les médiocres n’ont pas peur de la mort parce qu’ils ne se rendent pas compte.

Et c’est peut-être cela qui nous guette. De ne pas avoir peur de la mort et du péché, non pas parce que nous serions des saints, mais par manque de considération de la réalité terrible qu’est la mort et la mort éternelle.

Les gaulois n’avaient peur que d’une chose : que le ciel leur tombe sur la tête. Et les chrétiens ne doivent avoir peur que d’une chose : de la mort éternelle qui est le salaire du péché comme le dit saint Paul aux Romains : « Le salaire du péché, c’est la mort. »

Si nous considérons la mort éternelle. Si nous avons peur de cette mort, alors peut-être que nous laisserions de côté le péché dans notre vie. Je ne parle pas là du combat que tous nous menons pour nous débarrasser de nos péchés. Je parle de ces péchés que nous avons acceptés et que nous laissons grandir parce que nous n’avons pas peur de la mort éternelle, parce qu’au fond, nous ne désirons pas vraiment le ciel. « Le salaire du péché, c’est la mort. » et nous ne pouvons pas accepter la mort. Nous ne pouvons pas accepter de vivre en contradiction avec la loi de Dieu.

Alors, soyons des saints pour ne plus pécher et ne plus avoir peur de la mort. Ou bien soyons des pécheurs qui se battent contre le péché parce qu’ils ne veulent pas mourir éternellement. Mais ne soyons pas des médiocres qui se dirigent paisiblement vers le désastre éternel !