Permettez-moi de vous parler simplement aujourd’hui de qui était saint Dominique. Non pas son histoire, ni même l’histoire de la fondation de l’Ordre des prêcheurs, des dominicains, qu’il a fondé. Non, d’essayer de dresser un portrait de lui, un peu comme l’a fait un de ses fils spirituel, Fra Angelico, lorsqu’il a peint les fresques du couvent de Saint Marc à Florence.
Un portrait ne peut pas tout dire de l’histoire et de la vie intérieur d’un saint, mais il peut en donner les traits principaux. À nous de découvrir ensuite qui les la personne qui nous est présentée.
Dire saint Dominique en deux mots ! Je vais le faire en reprenant ce que disait de lui Jourdain de Saxe, son premier successeur et biographe : « Dominique se manifestait partout comme un homme selon la forme évangélique en paroles et en actes. »
Vir evangelicus, voilà nos deux mots pour imaginer saint Dominique. Un homme de l’Évangile, un homme qui vit tellement l’Évangile qu’il le respire et le fait respirer à ceux qui s’approchent de lui. Un homme qui connaît cet Évangile par cœur puisqu’il le portait toujours sur lui et le lisait sans cesse. Mais surtout, un homme qui a un cœur conforme à la Parole de Dieu. Un homme selon le cœur de Dieu. Voilà qui était saint Dominique.
Le problème de ce portrait, c’est que, bien qu’il résume parfaitement qui est saint Dominique, il ne nous le décrit pas vraiment. Nous attendons d’un saint qu’il révèle pour nous ce qu’est vivre l’Évangile. C’est en regardant comment il pense, comment il parle, comment il agit que nous sommes attirés par la forme de vie que propose le Christ. On aimerait plutôt que le portrait de Dominique nous pousse à mieux comprendre ce qu’est l’Évangile vécu. Mais voilà, Dominique se cache derrière l’Évangile. Il est l’homme de l’Évangile et se confond avec lui.
Et c’est probablement là une des caractéristiques fondamentales de notre saint fondateur. Il se cache derrière le Christ. Il vit de la vie de Jésus, il en imite tous les aspects, mais sans jamais se mettre en avant. Les hommes qui ont entendus la voix de Dominique et qui l’ont suivi dans la fondation d’un Ordre nouveau au Moyen-Âge n’ont fait que peu de cas de leur saint fondateur. Dominique mort, les frères l’enterrent dehors, sans plus de considération et ce n’est que 10 ans après qu’un tombeau digne d’un fondateur est érigé à Bologne.
Dominique est homme de l’Évangile et se cache. Il est discret et humble. Non pas qu’il n’ait rien fait. Bien au contraire, il a énormément fait, mais il n’a jamais capté la lumière à lui. Il s’est effacé devant l’Évangile.
Et si nous regardons à nouveau les fresques de Fra Angelico, n’est-ce pas ce qu’il y a peint. Un homme simple et joyeux, assis au pied de la croix de Jésus et lisant les Écritures Saintes. Rien de très original. L’Évangile dans sa pureté, la suite du Christ découvert dans l’étude et dans la contemplation et transmis à ceux qui veulent bien entendre dans une prédication à tout va.
Homme de l’Évangile parce qu’il l’a vécu dans toute sa profondeur. Homme de l’Évangile parce qu’il s’est mis au service de l’Évangile. Homme caché dans l’Évangile et ne faisant plus qu’un avec lui.
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