Jean Baptiste est un homme étrange à qui nous devrions pourtant ressembler.
Il vit dans le désert, s’habillant de poils de chameaux et mangeant des sauterelles. Peut-être un peu ce à quoi vous allez ressembler dans trois jours, les cheveux hirsutes et une odeur masculine englobant un peu tout. J’espère qu’il y a autre chose que des sauterelles quand même dans l’intendance.
Dans son désert, Jean Baptiste a appris qui il est lui-même. Il n’est pas le messie, répond-il quand on lui pose la question. Il est allé au fond de son cœur et sait qu’il n’est pas le sauveur du monde. Il connaît ses propres limites. Perdu au milieu des étendues vides et stériles, il a compris qu’il n’est rien. Annonçant la Parole qu’il a reçu de Dieu en criant dans le désert, il a compris que personne ne l’écoutait.
Mais Jean Baptiste n’a pas trouvé que ses limites et sa vacuité dans le désert. Il y a aussi trouvé sa joie. Il n’est pas le messie, il n’est pas l’époux, mais il est l’ami de l’époux et sa joie, c’est la joie de l’époux. Autrement dit, il sait qui il n’est pas, mais il sait aussi que sa joie réside dans celle de Dieu. Jean Baptiste se réjouit parce que Jésus vient et va combler les cœurs vides et désertiques. Il a soif, mais sa joie est d’espérer cette eau abondante que donne Jésus. Il crie dans un désert, mais sa joie est que Jésus va parler aux cœurs de ceux qui en ont tellement besoin.
Voilà un bon programme de désert pour notre route. Le but n’étant pas spécialement de se vêtir de poils de chameau, mais bien plutôt de faire l’expérience de notre propre pauvreté et de la richesse de l’amour de Dieu qui nous est donné en Christ Jésus. Nous réjouir de la présence de Dieu dans le désert de nos âmes et dans les cœurs de nos frères qui marchent avec nous. Quelle joie immense de Jean Baptiste qui doit devenir aussi la nôtre.
Il reste une dernière chose de Jean Baptiste que nous devons imiter ces prochains jours. Jean Baptiste montre Jésus. « Voici l’agneau de Dieu. » A cette simple phrase, ses disciples se mettent à la suite de Jésus. Vide de lui-même et plein de la joie de l’amour de Dieu, Jean Baptiste montre et mène à Jésus par chacune de ses paroles et chacun de ses gestes.
Voilà donc tout un programme pour nous routiers. Entrer en nous-mêmes et y découvrir notre pauvreté et la richesse de l’amour de Dieu. Partager cette joie avec nos frères en montrant Jésus et en nous réjouissant de son action dans nos vies à tous. Bonne route !