« Choisis la vie ! » dit Moïse au peuple des hébreux. Étonnante injonction ! Tout le monde veut vivre. Quel intérêt il y a-t-il à le rappeler ?
La plus grande peur de l’homme n’est-elle pas celle de mourir ? Même ceux qui en viennent à attenter à leurs jours, ne le font-ils pas pour arrêter cette souffrance insupportable qui les empêche justement de vivre ?
Tout le monde veut vivre, et pourtant, il nous faut choisir la vie plutôt que la mort. Vivre implique de refuser ce qui depuis le péché nous attire et qui pourtant mène à la mort. Vivre implique de décider mettre tout notre être à la disposition de la vie. On ne peut pas vivre à moitié, par intermittence. On ne peut pas vouloir vivre sans accepter de refuser catégoriquement ce qui abîme cette même vie.
Je ne peux pas vouloir être un sportif de haut niveau sans vouloir fermement m’entraîner pour le devenir.
Vivre implique de vouloir, d’accepter chaque instant comme il est : les moments de joie comme les moments d’effort et de peine. On ne peut vivre qu’en acceptant ce qui nous est donné, instant après instant.
Ce qui est vrai de la vie est encore plus vrai de la vie que Dieu nous donne, de la vie de la grâce. Choisir la vie, c’est suivre le Christ. Et pour suivre le Christ, nous devons accepter de mourir avec lui en prenant notre croix.
Le sportif s’entraîne même les jours où il n’a pas envie. Le chrétien apprend jour après jour à se détacher de ses désirs égoïstes qui ne mènent qu’à la mort de l’âme pour se tourner vers l’amour de Dieu et du prochain. Il y a là une forme de mort qui est un passage pour recevoir la vie en plénitude. On ne peut le vivre qu’en acceptant de choisir ce chemin que Dieu nous propose. On n’est pas chrétien malgré soi, ou sans décider de perdre sa vie pour la gagner, de prendre sa croix pour suivre le Christ.