Week-end de disctrick scouts d'Europe
« Oyez oyez bonnes gens, il manque au capitaine du Santa Cruz quelques matelots pour pouvoir jetez l’ancre et naviguer dans les eaux profondes et dangereuses de l’Océan Indien à la recherche des plus fines épices. » C’est ainsi qu’un hérault haranguait les clients d’une taverne d’un village perdu au milieu de l’Océan Indien.
« Mais, je dois vous prévenir – leur dit-il – vous qui vous apprêtez à signer, que le capitaine du Santa Cruz n’est pas un capitaine comme les autres et que prendre la mer avec lui exige de signer l’engagement non pas avec une encre ordinaire, mais bien avec votre propre sang. Impossible d’embarquer si votre vie entière n’est pas donnée et vouée à celle du capitaine. »
« Pour ce qui est du salaire, là aussi le capitaine du navire a une façon toute spéciale de vous rémunérer. Il vous est interdit de vous en préoccuper. Vous êtes assurés d’avoir tout ce dont vous avez besoin au jour le jour. Jamais vous ne manquerez de rien. Et si nous traversons les pires tempêtes et sommes assaillis de tous les ennemis que les pirates et l’empire britannique peuvent réunir contre nous, vous ne craindrez aucun mal parce que le capitaine sera là et personne ne pourra faire dévier le bateau d’un seul degré ni à bâbord ni à tribord. »
« Une fois embarqués, il vous est demandé non seulement d’obéir aux ordres du capitaine, mais plus encore de l’aimer. Vous devrez également vous mettre au service les uns des autres par amour. Vous hisserez les voiles et travaillerez comme sur n’importe quel autre bateau, mais vous ne le ferez pas par l’amour de l’argent mais par amour du capitaine et des autres matelots. »
La foule rassemblée devant le recruteur commença alors à murmurer. On se demandait qui allait être assez fou pour signer le grand parchemin préparé sur la petite table à côté de l’orateur. Certains riaient et d’autre se moquait. « Qui peut bien être assez fou pour embarquer sur le Santa Cruz ? » Puis un silence mortel s’abattit sur l’assemblée et personne n’osait plus bouger. Chacun repensait à ses campagnes et longues traversés à la recherche d’un bonheur jamais rencontré.
C’est alors qu’un pauvre hère, resté jusque-là silencieux se leva et prit la parole. « Mes amis – dit-il – j’ai déjà navigué avec le capitaine. Il y a quelques années déjà, alors que le juge m’avait condamné à être pendu pour mes nombreux crimes, il est venu me libérer et m’a proposé de le rejoindre. C’était la vie ou la mort et j’ai choisi la vie, et j’ai reçu la vie. Ce capitaine et exigeant, c’est vrai et embarquer sur son navire n’est pas de tout repos. Mais il est un bon capitaine, le vrai capitaine. Maintes fois, je l’ai vu risquer sa vie pour ses matelots et à chaque instant il donne sa vie pour nous. Jamais il n’abandonne le navire comme le font les mauvais capitaines. Il connaît ses matelots et ses matelots le connaissent. Les matelots écoutent sa voix qui est douce comme le miel. »
« Vous ne pouvez pas comprendre le bonheur de naviguer avec lui tant que vous n’en avez pas fait l’expérience. Le monde de la mer ne le connaît pas. Les règles habituelles de la navigation sont obsolètes quand il est à bord. Les règles du monde changent parce qu’il transforme les cœurs des matelots. »
« Je sais que ce que je dis là semble totalement fou. Je sais qu’il vous faut poser un acte de foi et de confiance en mettant votre signature. Je sais qu’il paraît fou de donner toute sa vie au service de quelqu’un que vous n’avez pas encore vu. Mais moi qui ai déjà embarqué avec lui, je vous l’assure, ça en vaut la peine. Ce capitaine ne vous décevra pas. Il vous donnera une belle vie. Et, ce n’est presque déjà plus un secret, non seulement il vous donne une belle vie, mais les matelots qui s’embarquent ne meurent pas, ils ont la vie éternelle. »
« Le bateau du capitaine fait semblant de chercher des épices à travers le monde, mais en réalité, il ne fait que naviguer dans ce monde le temps de préparer les cœurs des matelots à être prêt à vivre une vie nouvelle. Et c’est en apprenant à connaître le capitaine ; c’est en passant du temps avec lui sur ce bateau ; c’est en l’écoutant jour après jour que nous faisons ce voyage merveilleux. »
Le mendiant se tut. Il regarder les visages rivés sur lui. Il reprit la parole après un silence qui semblait interminable : « Le capitaine, c’est le Christ – dit-il – mettez vous à sa suite et vous ne serez pas déçu. Parcourez le monde à la recherche des épices, oui, mais pas sur n’importe quel bateau et pas à la suite des mauvais capitaines qui pourrissent les cœurs et s’enfuit à la première occasion de danger. »
Le mendiant disparu comme par enchantement. Chacun était seul devant le choix d’embarquer pour une vie avec le Christ ou de rester dans cette taverne malfamée ou encore de tenter sa chance avec un capitaine véreux comme il en existe tant.
Va tu signer pour embarquer avec le Christ ?
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