Du jardin du paradis à la Cité Sainte, la Jérusalem céleste, le drame de l’humanité se joue en trois actes en passant par la Croix.

Tout a commencé dans un jardin, ce jardin du paradis que nous connaissons bien. Tout y était parfait. Dieu y avait ordonné tout selon les lois harmonieuses de la nature. Les arbres poussaient droits et de la plus belle des manières. L’homme y était heureux ; heureux d’une obéissance à Dieu. Obéissance qui n’était aucunement soumission, mais harmonie de tout son être avec Dieu et avec la nature.

Tout était parfait et l’homme a tout gâché. Paradis perdu par la faute d’Adam. Faute de désobéissance. Chaos total dans le cœur de l’homme et jusque dans l’ensemble de la création. Le jardin devient une friche ou tout pousse en désordre. Le cœur de l’homme lui aussi va dans tous les sens et s’attache à tout sauf à son port d’origine. Orienté vers la terre et non plus vers le ciel.

Un magnifique jardin laissé à l’abandon, une friche : voilà l’état du monde quand le fils de Dieu vient y faire un tour. Le jardinier céleste a décidé d’envoyer son fils pour remettre de l’ordre dans ce désastre. Il réordonne, ou mieux encore, il vient construire quelque chose de totalement nouveau. La beauté du jardin est restaurée et c’est désormais au milieu d’une ville magnifique qu’il déploie toute sa beauté : la Jérusalem Céleste. Ce qui a été perdu dans le jardin est retrouvé et placé au sein de la ville du Seigneur.

Le voici qu’il vient, assis sur le petit d’une ânesse. Il entre dans la ville de Jérusalem. Il va en faire une cité sainte à tout jamais. La cité des hommes reçoit le jardinier divin qui va faire de l’humanité déchue qui tente de se trouver une structure, une ville pour le Seigneur.

Jésus entre pour faire toute choses nouvelles. Il vient de Dieu et entre dans la ville pour y souffrir sa passion. La Croix qu’il va prendre sur son dos est à la fois la faux qui vient tailler les herbes folles et l’instrument de reconstruction de l’humanité. C’est par sa croix que nous sommes sauvés ! Cette croix est l’instrument pour restaurer en nos cœurs le jardin perdu. Au milieu du cœur de pierre de l’homme peut à nouveau être construit un jardin magnifique, lieu où Dieu est présent à l’homme et l’homme à Dieu. L’homme avait perdu un jardin, par la croix de Jésus, il retrouve un jardin renouvelé et entouré des murs de l’humanité du Fils de Dieu : une ville magnifique et splendide. La ville Sainte, c’est le Seigneur lui-même, le Seigneur qui entre sur le petit d’une ânesse pour souffrir la Passion dans sa chair.

Au milieu du jardin nouveau se trouve la croix : arbre d’un style tout à fait nouveau ; arbre qui à première vue semble stérile et ne pas porter de fruit. Et cependant il est le plus bel arbre du jardin parce qu’il porte le plus beau des fruits : le Fils de Dieu qui donne sa vie par amour pour nous.

L’arbre de vie du paradis était devenu l’arbre de la mort par la désobéissance d’Adam. L’arbre de mort qu’est la croix devient pour l’humanité entière un arbre de vie parce qu’il nous donne le Christ Jésus.

Cet arbre fructueux entre aujourd’hui dans la Jérusalem de nos cœurs pour en faire le lieu de la présence de Dieu.