Un moine pour le monde
Fête de S. Benoît Prêché à la cathédrale de Saint Denis
Ces paroles de Jésus en réponse à une angoisse de Pierre, ont sonnés d’une manière toute particulière dans la vie de S. Benoît. A l’image des apôtres, ce jeune homme du centre de l’Italie a tout abandonné pour n’avoir nul autre occupation (ou presque) que le Christ.
Car il ne s’agit pas de quitter une famille et une activité dans le seul but de se détacher, mais c’est bien pour laisser de la place à un autre. Cette forme de vie répandue par S. Benoît en Europe, cherche à vivre en parallèle du monde. Réduire, autant que possible, les tracas de la vie quotidienne, pour se tourner au maximum vers les réalités éternelles. C’est ce qui fait d’ailleurs des moines, des maîtres dans le combat spirituel. Leurs yeux se tournent vers l’intérieur, et ils sont prompts à discerner et évaluer toutes pensées qui les traverses. C’est pour cela que nous demandons si souvent l’intercession de S. Benoît contre les forces du mal.
Mais nous n’avons pas tous une vocation monastique. Cet appel fait même plutôt partie des plus rares. Prions toujours pour que le Seigneur continue de le lancer, et surtout qu’il soit entendu ! Qu’est-ce que S. Benoît peut-il enseigner à des fidèles qui ne sont pas appelés à vivre hors du monde, mais bien dans le monde ? Sa sagesse dans le combat spirituel, façonnée par d’autres maîtres avant lui, est précieuse pour comprendre notre ennemi et déjouer ses pièges. De plus, ce fondateur de monastère à une fine compréhension de la vie en commun, qui s’applique aussi bien à une famille qu’à une équipe de travail. Pour cela, une lecture de sa règle monastique est éclairante ! Et enfin, un adage très bénédictin, connut de tous, est une bonne règle, quelque soit son état de vie : ora et labora (prie et travail). Ces deux mots juxtaposés font preuve d’un équilibre précieux pour notre vie : nous avons besoin de contemplation et d’action. Nous avons besoin de méditer et rendre grâce à Dieu pour ses œuvres dans notre prière, afin de pouvoir justement et dignement participer à cette même œuvre par notre travail, quel qu’il soit !
Car chacun de nous a besoin de cette alternance de silence et de mouvement. Selon les temps et nos obligations, la dose de silence ou d’activité varie, mais il ne faut pas négliger l’un ou l’autre. Le juste équilibre assure une réelle fructuosité. La vie monastique, telle quelle fut pensée par S. Benoît, se place comme une certaine extrémité. C’est un pôle, un exemple, qui attire, mais qui n’est pas forcement imitable tel quel. Cependant, aller fréquenter le silence d’un monastère au cours d’une retraite est un bienfait réel pour notre vie spirituelle, tout comme prendre le temps chaque jour de réserver un moment de prière silencieuse et personnelle avec son Dieu, avant ou après son activité quotidienne. Quitter le monde quelques instants pour mieux l’habiter par la suite, voilà peut être ce que le père des moines d’occident peut nous enseigner en ce jour.
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