Qui va en enfer ? Qui va au paradis ? Une lecture superficielle de la parabole d’aujourd’hui pourrait nous faire penser que le riche va en enfer et que le pauvre va au paradis. Or ce n’est pas tout à fait ça que Jésus nous enseigne.
Le riche a vécu toute sa vie avec un seul et unique souci : lui-même. Jamais il n’a vu la détresse de l’homme assis à sa porte. Sa maison qui aurait dû être un espace de liberté le rendant capable d’aimer, est devenu pour lui comme une prison où il était enfermé en lui-même. Ce n’est pas qu’après sa mort que cet homme est en enfer. Déjà ici-bas, il est coupé de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain. L’enfer n’est pour lui que le prolongement de sa vie, avec les richesses et les commodités qui en découlent en moins.
C’est tellement vrai que cet homme a le culot de demander à Abraham que Lazare vienne le servir jusqu’en enfer. Non seulement il ne l’a pas aidé pendant sa vie, mais il l’a toujours considéré comme devant être à son service. L’autre n’est pour lui que ce qu’il peut lui apporter. A aucun moment il ne voit ce qu’il a à lui donner. Du tréfond des enfers, le riche reste dans cette même disposition du cœur qui a caractérisé sa vie et l’enferme désormais pour l’éternité : l’autre n’est vu, considéré qu’en relation avec lui-même et jamais comme un être à aimer. N’étant pas capable d’aimer, l’homme se retrouve alors dans un lieu où il ne peut pas aimer. C’est ce qu’on appelle l’enfer.
Le seul qui puisse nous sortir de là, dans ce monde et donc dans l’autre, c’est le Christ ressuscité. L’agneau innocent qui donne sa vie pour son prochain. Le seul chemin vers le paradis, c’est de prendre ce même chemin que celui de Jésus qui consiste à prendre notre croix et à, dès maintenant, aimer Dieu et notre prochain comme il nous l’a enseigné.