La mort ! Réalité étonnante quand on y pense ; réalité terrible et déroutante quand on y est confronté !

Dieu qui est le Vivant comme nous le présente le Livre de l’Apocalypse n’a rien à voir avec cette mort. Et pourtant, il a voulu devenir l’un de nous et a accepté d’y être confronté par la mort de ses proches et de ses amis, puis par sa propre mort sur la croix.

Il a vécu la mort. Il est passé par la mort afin que ce chemin étonnant et déroutant nous ouvre les portes de la vie. Ainsi nous n’avons plus peur de la mort puisque lui-même l’a traversé et l’a vaincu et qu’il nous invite à le suivre lorsque nous empruntons nous-même ce chemin : « Ne crains pas. Moi, je suis le Premier et le Dernier, le Vivant : j’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles ; je détiens les clés de la mort et du séjour des morts. » (Ap 1, 17-18)

Cette mort dont les Écritures nous parlent n’était pas voulue par ce Dieu Vivant. Et pourtant c’est une réalité du monde des vivants. « C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde ; ils en font l’expérience, ceux qui prennent parti pour lui. » (Sg1) La mort appartient au démon et la vie appartient à Dieu. Mais désormais, puisque Dieu, le Vivant est mort et ressuscité, la mort lui appartient aussi. Il l’a dérobé au démon et lui a enlever tout pouvoir sur ceux qui se tournent vers le Christ.

Tous nous faisons l’expérience terrible de cette mort. Mais ceux qui appartiennent à Jésus y font l’expérience d’un chemin de vie alors que ceux qui suivent le diable et l’esprit du monde en consomment les fruits amers.

Voilà le chemin que le Seigneur Jésus nous montre. Il accepte volontairement sa mort. Il combat les forces du mal et accepte d’en être meurtri et fait passer ainsi la vie par la mort vers la vie éternelle.
Voilà le don généreux du Christ pour chacun d’entre nous. Il a donné sa vie gratuitement afin que nous puissions traverser nos morts et avoir nous même la vie.

« Ce que vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement ! » (Mt 10, 8) Cette vie divine que nous avons reçu, nous n’avons pas le droit de la garder pour nous, nous ne pouvons que la donner à notre tout à notre prochain. Et cela nous demande de prendre le même chemin que Jésus pour donner comme lui nous a donné. Pour donner gratuitement. Pour donner en donnant notre vie.

Regardez le don généreux du Christ Jésus. Il semble que le don de lui-même soit si fort qu’il ne maitrise pas sa générosité, qu’il ne maitrise pas la force de son amour. La foule l’écrase et il sort de lui la guérison pour cette pauvre femme comme malgré lui. Jésus donne, donne, donne, sans compter, sans retenir. Il accepte d’être écrasé et il en ressort le plus grand bien.
Le monde fonctionne dans l’autre sens. On lui donne tout et c’est lui qui nous écrase. Le diable promet tout et n’introduit que la mort. « Vous serez comme des dieux » avait-il promit à Adam et Eve avant de les précipiter dans le chaos de la désobéissance. Jésus au contraire accepte de mourir, de subir le chaos de la mort, d’en être écrasé et il introduit dans la vie ceux qui prennent le même chemin que lui.

Ce chemin c’est le chemin de la générosité et du don de lui-même. Ce qu’il a reçu de son Père il nous le fait connaître. Nous sommes appelés nous aussi à recevoir la vie qui vient de lui et à la donner gratuitement par le don généreux de nous-mêmes.

On s’est moqué de Jésus pour sa grande générosité. Les serviteurs de Jaïre qui ne croyaient pas que Jésus avait le pouvoir sur la mort le prennent en dérision. De la même manière notre monde se moque de ceux qui veulent donner leur vie pour leur prochain. Il nous invite à garder pour nous et à nous retrancher derrière nos certitudes et notre confort. Mais ceux qui sont disciple de Jésus connaissent le pouvoir qui est le sien. Nous savons qu’il est le maitre de la vie et de la mort et nous voulons le suivre dans le don de nous-même.

« Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme et revivre quand je descendais à la fosse. » (Ps29) Me voici pour faire ta volonté et annoncer sans peur la joie de donner gratuitement cette vie que j’ai reçue gratuitement.