Avant de mourir, Jésus avait promis qu’il ressusciterait le troisième jour. Et malgré l’incrédulité des disciples devant l’horreur et l’ampleur du désastre que représentait la mise à mort de leur maître, Jésus est bien ressuscité.
Avant de monter au ciel au jour de l’Ascension, Jésus a refais la promesse à ses disciples qu’il leur enverrait l’Esprit Saint et qu’ils en seraient remplis. Cette fois-ci les disciples ne sont plus dans l’incrédulité. Mais ils attendent la venue de cet Esprit mystérieux qu’ils ont vu à l’œuvre chez leur maître. Ils se demandent probablement comment cela va-t-il se faire ? Ils savent qu’ils vont le recevoir mais ne savent pas encore comment ni quel effet cet Esprit aura sur eux. Mais ils attendent dans la confiance.
Je vous propose donc d’attendre avec les disciples l’arrivée de l’Esprit Saint. Regardons comment les disciples s’y prennent et prenons, nous aussi le même chemin qu’eux.
Premièrement, comme le dit les Actes des Apôtres : « Tous d’un même cœur étaient assidus à la prière. » (Ac1) Deux éléments fondamentaux pour attendre l’Esprit Saint résumés en une seule phrase. Ils ont un même cœur. Il n’y a qu’un cœur qui puisse accueillir l’Esprit Saint, c’est le Cœur du Fils de Dieu, le Cœur de Jésus. Et c’est dans la mesure où nous ressemblons à ce cœur doux et humble que nous pouvons nous aussi le recevoir. Non pas comme des individus isolés les uns des autres, mais ensemble. Chacun ressemblant de plus en plus au Seigneur Jésus, nous nous ressemblons également les uns les autres et nous recevons cet Esprit de Sainteté qui nous unit encore plus dans cet amour fou de Dieu qui embrase nos cœurs.
Tout ceci est rendu possible parce que « d’un même cœur, ils étaient assidus à la prière. » Quelle belle formule que nous propose saint Luc. « Assidus à la prière. » Cette formule devrait rester gravée dans nos cœurs de chrétiens qui attendent d’être transformés par l’Esprit de Sainteté. Car il faut bien l’avouer, nous ne sommes pas toujours assidus à la prière. Ou du moins, nous le savons, il n’est pas simple d’être assidus à la prière. Mais si nous ne le sommes pas, alors pourquoi nous étonner de ne pas recevoir cet Esprit que nous désirons pourtant par ailleurs. Celui qui fait des crêpes ne doit pas s’étonner de les rater s’il n’a mis ni œuf ni lait à l’intérieur. Le chrétien qui attend l’Esprit ne doit pas s’étonner qu’il tarde s’il n’est pas assidu à la prière. Prière du matin et du soir, prière liturgique avec au moins la messe le dimanche, prière silencieuse surtout, où il ne se passe rien, apparemment et où pourtant le Seigneur transforme notre cœur pour qu’il ressemble au sien et puisse, avec nos frères, être rempli de l’Esprit de tendresse et d’amour.
Il nous faut donc premièrement, en deux point, avoir un même cœur, celui du Christ et être assidus à la prière, ce qui prépare notre cœur à être comme celui du Christ, apte à recevoir l’Esprit d’amour.
Mais puisqu’une homélie de 5 minutes n’est pas suffisante pour un dimanche, il nous faut rajouter un autre ingrédient pour nous préparer à la venue de l’Esprit. Cet ingrédient, c’est saint Pierre qui nous le donne. Ingrédient mystérieux qui pourtant est toujours présent chez ceux qui vivent de l’Esprit : « Si l’on vous insulte pour le Nom du Christ, heureux êtes-vous, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu repose sur vous. » (1P 4) Cet ingrédient, c’est le bonheur de suivre le Christ partout où il va et même dans les persécutions et les moqueries. Comme les vierges de l’apocalypse, les apôtres au cénacle suivent désormais le Christ sur le chemin pour lequel ils l’avaient pourtant abandonné lors de la Passion. Le chrétien qui attend l’Esprit reprend le chemin de Jésus, le chemin de la croix, dans la fidélité, fort de la prière et de la vie fraternelle qui désormais le soutient.
Si on ne s’y retrouve plus trop, il suffit de regarder un personnage discret du cénacle : la Vierge Marie qui est là au milieu d’eux. Elle est le disciple parfait et je suis certain que c’est elle qui a enseigné aux disciples à attendre l’Esprit. Elle médite tout dans son cœur, cœur qui ressemble à celui de son Fils et qui bat à la même mesure. Elle attend l’avènement du Royaume dans la foi et se réjouit de l’œuvre de Dieu dans sa vie : Magnificat. Au pied de la Croix, elle était debout, présente parce qu’elle portait tout avec son Fils. Marie était déjà remplie de l’Esprit. Au jour de l’Annonciation, elle avait été couverte de son ombre. Elle est au milieu des disciples un exemple et une aide maternelle pour leur montrer le chemin qu’elle a déjà parcouru et qu’elle parcourt avec eux une nouvelle fois.
Alors que nous attendons l’Esprit de Vérité, c’est probablement à Marie qu’il faut demander nous aussi de l’aide pour nous préparer comme les apôtres l’ont fait.
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