Qu’est ce que tu veux faire de ta vie ? Si on pose la question à un héros grec, il répondra qu’il veut que sa vie soit immortelle mais que, comme il sait qu’il doit mourir un jour, il veut marquer tellement les esprits par des faits glorieux que personne jamais ne l’oubliera. Il restera ainsi immortel dans la mémoire et dans le cœur des humains.

Si on pose la question à un personnage de l’Ancien Testament, il répondra probablement qu’il veut la bénédiction de Dieu. Et pour lui, la bénédiction de Dieu consiste essentiellement en une vie pleine de richesse et de santé. Il voudra aussi avoir de nombreux enfants pour continuer à vivre à travers eux. Là aussi, une certaine forme d’immortalité à travers la descendance qui est une bénédiction divine.

Si on pose la question à un homme du XXIème siècle il répondra très certainement qu’il veut être riche, mais surtout qu’il veut être libre et pouvoir faire ce qu’il veut. Il voudra aussi surtout la santé, comme nous le souhaitons chaque année au jour de l’an. Être en bonne santé et faire ce que je veux.

Et si on pose la question à un chrétien ? Que va-t-il nous répondre ?... Attention, je ne demande pas ce qu’il faut répondre comme s’il y a avait une réponse toute faite à ce genre de question. Mais au fond du cœur du chrétien, qu’est ce qu’il y a en vrai. Son désir le plus profond. Au fond du cœur de chacun d’entre nous, qu’est ce que nous désirons vraiment pour notre vie ?

Saint Pierre, après la résurrection de Jésus est dans la position de se poser cette question. Il avait tout quitté pour suivre Jésus. Il disait à qui voulait bien l’entendre qu’il mourrait pour lui. Mais la réalité l’a rattrapé et il a trahi son maître en le reniant trois fois. Et voilà qu’il est ressuscité. Pierre en est tout heureux et honteux à la fois. Il ne sait plus trop ce qu’il veut au fond de lui.

Et c’est Jésus qui va le lui faire découvrir. À la manière de Jésus, c’est-à-dire très délicatement mais avec force en même temps. Jésus interroge son disciple sur la seule chose qui soit vraiment importante : « Pierre, m’aimes-tu ? » Et en répondant à cette question trois fois de suite, Pierre se rend compte, que tout faible qu’il est, il aime Jésus. Il se rend compte en répondant que non seulement il aime Jésus, mais qu’il veut aimer Jésus par-dessus tout. Même par-dessus sa faiblesse et son manque de courage. Il se rend compte qu’aimer Jésus (et du coup aussi son prochain) n’est pas un commandement qui lui est imposé de l’extérieur, mais qu’il a ça au fond de lui-même.

Jésus ne demande pas à Pierre autre chose que ce que Pierre veut au fond de lui. Et il aide Pierre à aller au fond de lui pour qu’il sache ce qu’il y a. Qu’est-ce que tu veux faire de ta vie ? Je veux t’aimer Seigneur. Voilà la réponse du premier chrétien. Et Jésus : « Alors viens et suis-moi. »