« Que tous soient un ! » C’est la prière ou même le cri du cœur de Jésus avant de passer de ce monde à son Père. C’est-à-dire au moment où on laisse de côté ce qui n’est pas essentiel pour ne transmettre que ce qui nous tient vraiment à cœur. Jésus veut du fond du cœur que ses disciples soient réunis dans une communion fraternelle réelle et profonde.
Remarquons tout d’abord que c’est une prière de Jésus à son Père. L’unité des chrétiens ne va pas de soi. Elle n’est en aucun cas évidente. Elle n’est pas facile. Et Jésus le sait. C’est pourquoi il demande dans sa prière à son Père d’être la source de l’unité de ses disciples et de ceux qui viendront après eux. Il le fait au moment où il offre sa vie en sacrifice à son Père, au moment où son Père ne peut rien lui refuser.
Il n’y a pas d’unité entre nous si nous ne recevons pas cette grâce de Dieu. Il n’y a pas d’unité si unis à Jésus nous ne demandons pas à Dieu son Père de nous la donner. Il n’y a pas d’unité possible si nous ne prions pas, si nous ne cherchons pas la présence de Dieu dans notre vie. Nous pouvons être uns parce que nous sommes frères et nous sommes frères parce que nous avons un seul et unique Père : Dieu. C’est donc dans la mesure où nous reconnaissons que Dieu est notre Père et que nous agissons comme des fils fidèles que nous pourrons être unis les uns aux autres.
C’est une réalité essentielle pour nous qui nous apprêtons à partir ensemble en pèlerinage. Bien entendu chacun fait son pèlerinage, mais personne ne le fait tout seul. Et ce serait une erreur que d’imaginer partir de son côté en oubliant la présence des autres. Nous cherchons à nous mettre à la suite du Christ avec Bernadette, mais c’est en procession, c’est-à-dire avec d’autres pèlerins, de notre Région, mais aussi d’ailleurs que nous nous mettons en route. Dans les processions que nous aimons tant, chaque lumière compte, mais ne serait absolument rien s’il n’y avait pas toutes les autres. C’est cette unité de tous qui fait la beauté de ce que nous voulons vivre.
Mais attention à ne pas nous tromper sur ce que Jésus veut vraiment quand il demande à son Père que nous soyons un. Il ne veut pas que ses disciples soient des photocopies les uns des autres. Il ne faut pas confondre unité et uniformité. Lorsque Jésus a choisi ses disciples, il n’en a pas choisi deux qui se ressemblent. Il ne leur a pas non plus demandé d’être et d’agir tous de la même manière mais il les a laissé grandir à côté de lui, chacun avec ce qu’il était pour que chacun, se donnant lui-même, puisse donner aux autres le meilleur de ce qu’il est.
C’est une deuxième réalité fondamentale pour nous, spécialement pour les bénévoles qui se mettent au service pendant notre séjour à Lourdes. Que chacun puisse être qui il est à la lumière de Dieu. Et c’est ainsi que nous pourrons tous porter de beaux fruits pour nous et pour les autres. Chacun rend le service qui est le sien. Chacun cherche à être à sa juste place devant Dieu et devant les autres. Et ainsi chacun brille d’une lumière éclatante qui se mélange à celle des autres.
Jésus ne nous demande pas non plus d’être toujours d’accord. Il nous demande de nous aimer les uns les autres comme lui-même nous a aimé. Et c’est une différence fondamentale. Les disciples n’ont pas toujours été d’accord entre eux. Je pense même qu’ils n’étaient souvent pas d’accord comme le montrent plusieurs passages de l’Évangile et des Actes des Apôtres. Mais ils ont appris chacun à suivre le Christ avec ce qu’il est et à aimer son frère tel qu’il est.
Nous ne devons donc pas nous tromper de combat. Nous n’allons pas ensemble à Lourdes pour être d’accord ou pour être tous pareils, mais bien parce que nous sommes fils et filles de Dieu et que nous cherchons à découvrir plus encore ce Dieu qui nous aime et à vivre de cet amour qu’il nous propose.
La foule qui entourait Jésus, les pharisiens et même sa famille se trompait de combat. Il semble qu’il y ait eu trop de monde ce jour-là. Il semble qu’il n’était même pas possible de manger. Et ils en viennent alors à penser que Jésus est fou ou bien qu’il est possédé par un démon. Tous ces gens qui sont autour de Jésus s’arrêtent à des difficultés matérielles et en oublient la raison pour laquelle ils sont là. Ils ne voient pas Jésus préoccupés qu’ils sont et finissent par insulté l’Esprit Saint lui-même qui n’est pas un esprit de folie, mais un esprit de sagesse et de force.
« Que tous soient un ! » est la prière de Jésus. « Qu’ils se divisent et qu’ainsi ils en viennent à oublier Dieu et à blasphémer contre l’Esprit Saint ! » se dit le démon.
Que l’Esprit d’amour se répande en nos cœurs et nous permettent de nous mettre à la suite du Christ. Qu’il fasse de chacun d’entre nous un porteur de sa lumière afin que nous puissions tous aller à Lourdes en procession comme la Vierge Marie l’a demandé à Bernadette.
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