Après que Dieu ait créé le monde et que l’homme lui ait désobéit, il ne savait plus quoi faire. Il aimait beaucoup regarder le monde dans son immense étendue et sa grande beauté. Il aimait regarder les hommes vivre heureux au milieu de ce beau monde qu’il avait créé pour eux. Il aimait le soir se promener dans le jardin et rencontrer l’homme pour discuter avec lui et lui faire découvrir des choses encore plus magnifiques que ce qu’il avait mis dans le monde pour lui faire plaisir.

Mais voilà, tout cela était maintenant fini. L’homme lui avait tourné le dos et ne voulait plus entendre parler de lui. A chaque fois que Dieu se penchait sur le monde il ne voyait que guerre et disputes, jalousie et emportement, débauche et destruction. Il avait bien essayé d’arranger les choses en rendant le monde aussi beau que possible. Mais rien à faire, quand il construisait, l’homme détruisait. Quand il mettait la paix, l’homme cherchait la guerre.

Et c’est là que Dieu a eu l’idée géniale qui allait tout remettre à sa place. Il s’est dit, je vais me déguiser en homme et alors ils vont m’écouter. Il prépara un déguisement d’homme. Mais Dieu était trop grand pour rentrer dedans. Et puis, il était trop beau pour qu’on puisse le confondre avec un homme. Ça ne marcherait jamais.

Dieu s’est alors rendu à l’évidence, la seule solution pour pouvoir parler aux hommes, c’était de devenir un homme lui-même. Il en a parlé à un de ces anges qui s’est gentiment moqué de lui. « Vous n’y pensez pas sérieusement ! Devenir comme ces misérables créatures ! Même le plus petit des anges n’accepterait pas une telle humiliation ! Et puis, moi qui m’occupe de les adoucir du mieux que je peux, je vous assure que ce sont de vraies brutes qui jamais ne voudront entendre votre message d’amour.

Mais Dieu est têtu dans sa volonté d’aimer les hommes et de le leur faire découvrir. « J’ai une autre idée ! » s’est-il exclamé. Je vais devenir un petit enfant pauvre et sans défense. Même les pires truands respectent un petit enfant et sont touchés par ses pleurs et par ses rires. Quand ils me prendront dans leurs bras, ils n’auront rien à craindre de moi. Ils croiront aimer un enfant, mais c’est Dieu qui touchera leur cœur. Ils accepteront que je leur crie un peu après et m’embrasseront. Ils seront charmés par le moindre de mes sourires. Et peut-être qu’alors ils reprendront le chemin de l’amour.

L’ange Gabriel qui avait tout entendu s’avança. Seigneur, dit-il, je me porte volontaire pour annoncer ça à l’humanité entière. Il faut que tout le monde le sache et ce sera une grande fête dans le ciel et sur la terre.

« J’ai une meilleure idée » répondit le Très-Haut. Je connais une jeune fille, dans un petit village, à Nazareth. Dans le plus grand des secrets, tu vas lui annoncer qu’elle sera ma maman. Elle a un cœur pur grand comme le monde qui ne sait qu’aimer et faire aimer. Tu lui diras que je l’ai choisie pour venir habiter dans le monde et partager toutes les misères des hommes. Tu lui diras que c’est elle qui sera la mère de Dieu comme l’a déjà annoncé le prophète Isaïe : « Voici que la Vierge concevra, elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit, Dieu avec nous. » Parce que vraiment je vais devenir un homme pour habiter avec eux.

La suite de l’histoire, vous la connaissez. Dieu s’est fait homme, dans la ville de Bethléem. Les hommes ne l’ont pas vraiment bien accueilli. Ils disaient qu’il n’y avait plus de place dans l’auberge. Ils ont laissé sa mère accoucher dans la grange et le coucher dans la mangeoire du bœuf. Mais Dieu n’avait pas raté son coup pour autant. Son sourire ravissait les bergers et les rois venus d’orient déposèrent à ses pieds toutes les richesses du monde pour qu’il transforme la misère comme la richesse en amour et en présence de Dieu.

Et depuis 2000 ans déjà que c’est arrivé, c’est encore et toujours la même histoire. Il y a ceux qui n’ont pas de place dans leur vie pour ce petit enfant qui sourit. Alors que c’est si facile d’accueillir l’amour de Dieu en l’acceptant chez nous. Et puis il y a ceux qui lui apportent leurs cadeaux. Les pauvres bergers qui n’ont rien mais qui viennent. Les rois mages qui ont tout et qui donnent tout.

C’est simplement cela Noël que nous allons fêter dans quelques jours.
« Dieu avec nous » c’est vraiment le cas.
« Nous avec Dieu » c’est à nous de choisir. C’est à nous de lui faire une place dans l’auberge de notre cœur et de le laisser nous sourire, ou bien de le mettre dehors en choisissant de rester dans une vie sans Dieu et sans amour.